Deux banques publiques algériennes figurent désormais parmi les poids lourds du continent. La BEA et la BNA intègrent le Top 15 du classement 2025 des plus grandes banques africaines établi par African Business, tandis qu’une banque privée, Allam Bank, fait son entrée pour la première fois dans le Top 100.
Comme en 2024, la BEA et la BNA dominent le paysage bancaire algérien. Les deux établissements échangent même leurs positions cette année. En effet, la BEA se hisse au 10ᵉ rang, juste devant la BNA à la 11ᵉ place. Leur poids reste considérable : ensemble, elles concentrent la majeure partie des dépôts et du crédit dans le pays. Leur solidité repose sur des bilans prudents, soutenus par les revenus pétroliers et le rôle central qu’elles jouent dans le financement de l’économie publique.
Cette performance s’inscrit dans une conjoncture marquée par la hausse du PIB algérien (en moyenne +3,8 % par an depuis 2021) et le maintien d’un système bancaire largement dominé par l’État. Mais elle traduit aussi les limites d’un modèle peu tourné vers l’international, contrairement aux groupes marocains et égyptiens qui multiplient les implantations en Afrique subsaharienne.
L’entrée symbolique d’Allam Bank
Plus discret, le secteur privé algérien fait une apparition remarquée : Allam Bank ferme le classement à la 100ᵉ place, avec un capital de base (Tier 1) de 222 millions USD. Une percée modeste, mais symbolique dans un système longtemps verrouillé. Cette présence reflète les efforts récents pour diversifier la structure du secteur bancaire et encourager la concurrence, notamment à travers de nouvelles licences et l’ouverture à des produits numériques.
Le rapport souligne par ailleurs la domination grandissante des banques d’Afrique du Nord, qui représentent 42 des 100 établissements classés, devant l’Afrique australe (20) et l’Afrique de l’Ouest (17). L’Égypte et le Maroc y tiennent le haut du pavé, avec respectivement 17 et 9 banques, dont Attijariwafa Bank et Banque Misr dans le top 10.
Pour l’ensemble du continent, le capital cumulé des 100 banques atteint 126 milliards de dollars, en légère hausse par rapport à 2024, mais encore en dessous du niveau de 2022 (135 milliards). Les analystes y voient une année de stabilité plutôt que de croissance, sur fond de taux d’intérêt élevés et de pressions monétaires.
Solides sur le plan domestique, les banques algériennes restent en retrait sur la scène africaine. La BEA et la BNA commencent à regarder vers l’Ouest-la première via sa filiale sénégalaise, la seconde par des projets de coopération régionale-tandis que la Banque d’Algérie rejoint progressivement les circuits panafricains avec son entrée dans le PAPSS.





