Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures, Abdelkader Djellawi, a annoncé cette semaine à Béchar un nouveau délai pour le projet ferroviaire Béchar–Tindouf–Gara Djebilet. Selon lui, l’ensemble des travaux devrait être achevé « dans une dizaine de jours ». Cette déclaration intervient alors que ce chantier de près de 950 kilomètres reste sous forte pression pour respecter l’objectif d’une mise en service annoncée pour début janvier 2026.
Cette annonce fait suite à une succession de visites ministérielles sur le terrain. Leur fréquence traduit à la fois l’importance stratégique du projet et les contraintes techniques et organisationnelles encore présentes. La ligne traverse les wilayas de Béchar et de Béni Abbès. Le ministre a notamment inspecté la gare de Hamaqir, désormais achevée, ainsi que le tronçon reliant Oum El Assel (Tindouf) à Tebalbala. Il a confirmé l’achèvement des 45 ouvrages d’art prévus et la finalisation imminente des derniers 60 kilomètres de voie ferrée, suggérant une entrée dans la phase finale du chantier.
Le modèle 3×8 : un rythme imposé par les délais
L’avancement du projet repose en grande partie sur le rythme intensif imposé à l’entreprise chinoise CRCC, qui opère en continu selon le système 3×8. Cette organisation permet de poser jusqu’à six kilomètres de rails par jour. La reprise récente d’un tronçon de plus de 30 kilomètres, initialement confié à Cosider, illustre la volonté d’accélérer pour tenir les délais annoncés. Cette dynamique s’inscrit dans un engagement antérieur du même ministre, qui visait la pose de 200 kilomètres de voie en 40 jours avant la fin de l’année 2025.
Janvier 2026 : un lancement très attendu
La mise en service de la ligne est annoncée pour début janvier 2026. Si ce calendrier est respecté, l’infrastructure permettra de relier la mine de fer de Gara Djebilet — l’une des plus importantes d’Afrique — aux zones industrielles et aux ports du nord, notamment Oran.
Au-delà des performances techniques mises en avant, ce corridor ferroviaire est présenté comme un levier stratégique pour améliorer la logistique nationale, soutenir l’industrialisation et renforcer la valorisation des ressources minières du Sud-Ouest. Le projet reste donc étroitement surveillé, tant pour son poids économique que pour les engagements politiques pris vis-à-vis des populations concernées.