La Bourse d’Alger affiche une croissance inédite. Selon le rapport annuel publié dimanche par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB), la capitalisation du marché financier algérien a été multipliée par sept, passant de 71 milliards de dinars fin 2023 à 521 milliards un an plus tard. Le régulateur parle d’une « période de transformation profonde ».
Cette hausse s’explique principalement par l’introduction en bourse du Crédit Populaire d’Algérie (CPA). L’opération, qui marque l’arrivée de la première banque sur le marché, a permis de lever 112 milliards de dinars auprès de plus de 42 000 investisseurs.
Les volumes multipliés par cinq
Les autres indicateurs suivent la même tendance. Les volumes échangés ont atteint 2,76 milliards de dinars, soit une hausse de 440 %, tandis que le nombre de titres négociés a progressé de 35 %, s’établissant à 1,3 million d’unités. La COSOB y voit le signe d’une « confiance croissante des investisseurs ».
« L’année 2024 a posé les fondations d’un marché solide et transparent », a déclaré Youcef Bouzenada, président de l’institution, qui entend « poursuivre en 2025 sa mission de modernisation et d’innovation » pour accompagner le financement de l’économie.
Deux nouveaux règlements adoptés
L’année a aussi été marquée par des évolutions réglementaires. Deux textes ont été adoptés : le premier, en juillet, concerne la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme ; le second, en octobre, encadre les Organismes de Placement Collectif à Capital-Risque (OPCR), conçus pour financer les startups et les PME.
Ces règlements font suite à la réforme de 2023, qui avait élargi l’accès au marché. La place algéroise reste toutefois limitée : elle compte huit sociétés cotées à savoir, Alliance Assurances, Biopharm, El Aurassi, Saidal, le CPA, la Banque de Développement Local, AOM Invest et la startup Moustachir.
La COSOB a également mis en place deux outils numériques. Il s’agit du guichet unique pour centraliser les démarches d’introduction en bourse, et un portail électronique pour le dépôt et le suivi des demandes d’agrément. Pour 2025, la Commission prévoit de rendre opérationnel le dispositif des OPCR et de lancer des mesures d’incitation à la cotation.