Bourse d'Alger : Une croissance de 40% face au repli des marchés arabes | Maghreb Émergent

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Bourse d’Alger : Une croissance de 40% face au repli des marchés arabes

Par Maghreb Émergent
5 mai 2025

La Bourse d’Alger affiche la plus forte progression des marchés financiers arabes au premier trimestre 2025, avec une capitalisation en hausse de 40,07%. Malgré sa taille encore modeste, le marché boursier algérien s’impose comme l’exception dans une région marquée par un repli généralisé.

Selon les données du dernier rapport trimestriel publié par le Fonds Monétaire Arabe (FMA), la valeur du marché boursier algérien a connu une envolée remarquable de 40,07%, atteignant 5,39 milliards de dollars au premier trimestre 2025 contre 3,848 milliards à la même période de l’année précédente.

Cette progression de 1,542 milliard de dollars représente la plus forte croissance relative parmi l’ensemble des quinze bourses arabes analysées par le FMA. Un résultat d’autant plus marquant que seules sept places financières de la région ont réussi à afficher une hausse de leur capitalisation, tandis que huit autres ont enregistré une baisse.

L’Algérie résiste au repli des marchés arabes

La performance algérienne contraste nettement avec l’évolution globale des marchés financiers de la région. La capitalisation boursière cumulée des marchés arabes a en effet reculé de 1,45% au premier trimestre 2025, s’établissant à environ 4.326,24 milliards de dollars, contre 4.390,01 milliards au dernier trimestre 2024. Dans le même temps, la valeur des échanges sur l’ensemble des places arabes a diminué de 2,6%, totalisant 250,53 milliards de dollars contre 257,218 milliards au trimestre précédent.

Le dynamisme de la Bourse d’Alger se manifeste également par une augmentation spectaculaire du volume des transactions. Avec une progression de 121% sur un an, la valeur des échanges est passée de 4,8 millions de dollars au premier trimestre 2024 à 10,6 millions de dollars au premier trimestre 2025.

Cette performance place le marché algérien au troisième rang des plus fortes croissances dans la région, derrière le Maroc (+135%) et la Tunisie (+127%). Le nombre d’actions échangées a quant à lui bondi de 116%, passant de 0,3 million à 0,7 million de titres entre le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025.

Cette hausse est particulièrement significative dans un contexte où le volume global des transactions dans les bourses arabes s’est contracté de 50,2% sur la même période, chutant de 553,19 millions à 272,62 millions d’actions.

Capitalisation : Pourquoi la Bourse d’Alger reste encore modeste malgré sa croissance

Malgré cette croissance record, la Bourse d’Alger demeure l’une des plus petites places financières du monde arabe en termes de capitalisation absolue. Cette situation s’explique principalement par le nombre très limité de sociétés cotées, avec seulement huit entreprises présentes sur le marché à fin avril 2025.

L’introduction récente de deux grandes banques publiques – le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de Développement Local (BDL) – a certes permis un bond spectaculaire, faisant passer la capitalisation de 68 milliards de dinars en 2023 à plus de 700 milliards de dinars en 2025 (environ 5,4 milliards de dollars). Toutefois, ce chiffre reste très éloigné des leaders régionaux comme l’Arabie Saoudite, dont la capitalisation dépasse les 2.000 milliards de dollars.

Un marché algérien porté par un contexte régional favorable

L’indice composite du FMA a progressé de 4,37% en glissement annuel au premier trimestre 2025, atteignant 511,1 points. Sur une base trimestrielle, cet indice a enregistré une hausse de 1,55 point par rapport au quatrième trimestre 2024 (503,3 points).

Cette évolution s’inscrit dans la tendance haussière observée sur les marchés financiers mondiaux, tant développés qu’émergents, et pourrait constituer un environnement favorable à la poursuite du développement de la Bourse d’Alger.

Les autorités boursières algériennes ont annoncé leur intention d’élargir la cote en attirant de nouvelles entreprises, notamment des PME à fort potentiel de croissance. Si cette stratégie porte ses fruits, la place algérienne pourrait progressivement réduire son écart avec les autres marchés financiers de la région, tout en maintenant son dynamisme exceptionnel.

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