La Bourse d’Alger rattrape, étape par étape, son retard de modernisation et de diversification de ses services financier. Lancé fin 2024, le projet de digitalisation est parvenu à une phase avancée, selon les dernières déclarations du président de la COSOB.
En effet, la place boursière s’apprête à lancer, avant la fin de l’année en cours, la numérisation des ordres d’achat et de vente d’actions et d’obligations, a annoncé ce 3 décembre Youssef Bouznada, président de la COSOB.
Ce système, repose sur des plateformes développées par chaque intermédiaire agréé (courtiers et banques), permettra d’émettre, suivre et programmer automatiquement les ordres tout en consultant les portefeuilles en temps réel. Cette avancée, conforme à l’instruction n°24-10 du 31 décembre 2024, qui vise essentiellement à renforcer la transparence et accélérer les transactions sur un marché encore peu liquide.
Contexte de modernisation
Lors d’une rencontre technique nationale avec les acteurs du marché financier, Bouznada a qualifié le secteur de « uni et prêt », grâce à un cadre réglementaire modernisé depuis 2023. Parmi les réformes phares figurent le système général de la Bourse, le vote à distance en assemblées générales et les nouveaux fonds d’investissement, favorisant une gouvernance accrue des entreprises. La COSOB a multiplié les séances avec les intermédiaires pour finaliser ce projet, déjà en phase « très avancée » depuis octobre.
Dans le même contexte, Bouznada a insisté sur l’ouverture aux PME pour promouvoir le financement direct via la Bourse, transformant l’épargne en investissements productifs. Malgré une capitalisation en hausse (de 3,48 à 5,39 milliards USD au T1 2025), le marché reste limité à huit sociétés cotées et des volumes limités. Ce virage numérique, couplé à des introductions comme celle de la BDL en 2025, pourrait dynamiser la liquidité et inciter d’autres acteurs à franchir le pas.
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Il est à noter que la numérisation des ordres d’achat-vente à la Bourse d’Alger, prévue avant fin décembre 2025,Pourra avoir des effets, mais ils seront limités sur la liquidité. Les intermédiaires (courtiers et banques) « déploieront leurs plateformes propres » pour des ordres en temps réel, réduisant les délais manuels et attirant des investisseurs individuels réticents face aux processus papier.
Cependant, sans élargissement du nombre de titres cotés (actuellement 8), les volumes quotidiens resteront contraints, comme observé malgré une hausse de 235% de la valeur transigée au S1 2025 (4,5 milliards DA).