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Maghreb

Abdelaziz Bouteflika prête serment et nomme Abdelmalek Sellal Premier ministre (mis à jour)

Par Yacine Temlali
28 avril 2014
Abdelaziz Bouteflika prêtant serment aujourd'hui (ph.: Meriem S.)

Le président Bouteflika, toujours aussi affaibli, a ânonné le texte du serment à la suite du président de la Cour suprême Slimane Boudi. Dans une allocution qui a duré moins de cinq minutes, il a notamment promis des réformes politiques. Des partis d’opposition appellent de nouveau à mettre en oeuvre l’article 88 de la Constitution.

 

C’est un Bouteflika pathétique qui a ânonné le serment lu par le président de la Cour suprême, Slimane Boudi, ce matin au Plais des nations, à Club des pins sur la côte ouest d’Alger. La cérémonie a été marquée par la présence des membres du gouvernement, d’un nombre important de chefs de partis politiques, de parlementaires et autres personnalités nationales, dont le candidat à la Présidence Abdelaziz Belaïd et le député élu sur les listes du FFS Khaled Tazaghart.

La prestation de serment a duré quelque cinq minutes. Le désormais président algérien pour la quatrième fois successive s’est engagé, dans une courte allocution prononcée à l’occasion et qui a duré moins de cinq minutes, à relancer les réformes politiques, en suspens depuis l’AVC qui l’a contraint à une mobilité réduite et à une convalescence qui dure toujours.

Ces promesses interviennent dans un contexte agité, où l’opposition essaie de marquer sa présence par des appels au changement des règles du jeu politique en Algérie en réécrivant la Constitution. Une opposition qui n’a d’ailleurs pas manqué de revendiquer de mettre en œuvre l’article 88 de la Constitution pour déclarer la vacance du poste de président de la République avant même l’élection du 17 avril et qui continue de soulever les contraintes éthiques posée par son absence.

L’article 88 stipule :  » Lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement. « 

Depuis l’engagement du processus des dernières élections présidentielles, les apparitions publiques du président Bouteflika, qui a fait une campagne électorale par procuration, ont été limitées même et s’il a eu à recevoir quelques hôtes, notamment les ministres espagnol et étasunien des affaires étrangères. se sont limitées aux seules obligations légales : voter et prêter serment.

 

Le RCD appelle à déclarer l’empêchement légal de Bouteflika

 

Les réactions après cette cérémonie de prestation de serment n’ont pas tardé à pleuvoir. Avec à la clé des appels à mettre en œuvre l’article 88 de la Constitution sur les conditions dans lesquelles doit être déclaré l’empêchement légal du chef de l’Etat pour des raisons de santé. A notre confrère TSA, Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a déclaré:  » Je pense que, plus que jamais, l’article 88 de la Constitution doit être appliqué. Nous avons vu un chef de l’Etat dont le regard était perdu, incapable de reconnaître les personnes qui étaient devant lui, qui arrivait difficilement à articuler quelques mots et qui arrivait à peine à faire bouger ses mains. Donc c’est un chef d’Etat incapable de gérer le pays. « 

Même son de cloche chez son partenaire dans la Coordination pour la transition démocratique, Lakhdar Benkhellaf du FJD, quant à l’incapacité de Bouteflika: «  » La prestation de serment s’est déroulée normalement. Mais nous avons malheureusement vu un président malade qui n’a même pas pu lire son discours. Un président qui pouvait lire à l’époque un discours de 30 pages ! Est-ce qu’un président dans cet état peut gérer un pays de 40 millions de personnes ? Peut-il régler les problèmes des Algériens ? Est-il capable d’honorer ses engagements ? « .

 

Abdelmalek Sellal reprend son poste de Premier ministre

 

Suite à son investiture, le président Bouteflika a nommé Abdelmalek Sellal au poste de Premier ministre en remplacement de M. Youcef Yousfi, le ministre de l’Energie, qui avait assuré l’intérim de ce dernier dans cette fonction dès le lancement de la campagne électorale. C’est ce  qu’indique un communiqué de la présidence de la République qui rappelle que cette nomination a été faite  » conformément aux dispositions de l’article 77, alinéa 5 de la Constitution « .

Pour rappel M. Sellal s’était déchargé de ses fonctions de Premier ministre pour se consacrer à l’animation de la campagne électorale du président Bouteflika.

 

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