Lundi matin, les prix du Brent ont légèrement progressé dans un marché, partagé entre l’espoir d’un assouplissement monétaire aux États-Unis et les incertitudes géopolitiques autour de la guerre en Ukraine et des exportations russes.
Vers 06h23 GMT, les contrats à terme sur le Brent de mer du Nord pour livraison en février 2026 avançaient de 0,20 % à 63,88 dollars le baril. Le WTI américain pour livraison en janvier 2026 gagnait 0,22 % à 60,21 dollars. Ces hausses prolongent les gains de la semaine dernière, où le Brent et le WTI ont pris respectivement 2,2 % et 2,6 %.
Des marchés suspendus à la Fed
Sur le front macroéconomique, les opérateurs restent focalisés sur la réunion de la Réserve fédérale américaine, prévue mardi et mercredi. Les données de la Bourse de Londres indiquent qu’environ 84 % des investisseurs anticipent une baisse de 25 points de base du taux directeur.
Mais les commentaires récents des membres du comité de politique monétaire laissent présager une réunion particulièrement clivée, l’une des plus divisées depuis des années. Les marchés ne scruteront donc pas seulement la décision sur les taux, mais surtout le ton du communiqué, les projections économiques et la dynamique interne au sein de la Fed. Un signal plus restrictif qu’attendu pourrait peser sur la demande de pétrole, tandis qu’un discours plus accommodant soutiendrait les prix à court terme.
Ukraine, pétrole russe et scénarios de prix
Sur le plan géopolitique, le dossier ukrainien continue de peser lourd dans la formation des prix. Les progrès dans les discussions de paix restent lents : les divergences persistent sur les garanties de sécurité offertes à Kiev et sur le statut des territoires occupés par la Russie.
Les perceptions divergent aussi entre responsables américains et russes sur la proposition de paix portée par l’administration Trump, ce qui ajoute une couche d’incertitude supplémentaire.
Dans une note citée par les marchés, des analystes de la banque ANZ estiment que les différentes issues possibles de cette médiation pourraient faire varier l’offre mondiale de pétrole de plus de deux millions de barils par jour, une ampleur suffisante pour faire basculer
G7 et Union européenne envisagent un tour de vis
En toile de fond, les pays du G7 et l’Union européenne discutent d’un nouveau tour de vis sur le pétrole russe. L’une des options à l’étude consiste à abandonner le mécanisme actuel de plafonnement des prix des exportations russes pour lui substituer une interdiction pure et simple des services maritimes (assurance, transport, financement) pour les cargaisons de brut russe dépassant certains seuils.
Une telle mesure viserait à réduire plus fortement les volumes exportés par Moscou, deuxième producteur mondial de pétrole, ce qui pourrait resserrer l’offre disponible sur le marché international et soutenir les prix, au moins temporairement.