L’OPEP+ se réunira dimanche en visioconférence pour acter une légère hausse de production en décembre avant un gel dès janvier 2026. Cette rencontre intervient alors que le Brent évolue dans un marché toujours fragile.
Au petit matin ce jeudi 27 novembre, les cours du pétrole continuaient de glisser, dans un marché qui hésite entre l’espoir d’un accord de paix et la crainte persistante d’un excès d’offre. À 06h23 GMT, le Brent pour livraison janvier 2026 perdait 0,44 % pour s’échanger à 62,85 dollars. Le WTI américain reculait de 0,39 %, à 58,41 dollars, selon les données suivies en temps réel par la plateforme spécialisée basée à Washington.
La séance précédente avait déjà été marquée par un net repli. Le Brent avait cédé 1 %, le WTI 1,21 %. Les investisseurs évaluent, depuis plusieurs jours, l’impact potentiel d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, un scénario qui pourrait accélérer le retour de volumes russes sur le marché mondial. Pour l’instant, rien n’est acquis : un haut diplomate russe a affirmé mercredi que Moscou ne fera pas de concessions majeures sur sa feuille de route.
Un marché sans direction claire
Priyanka Sachdeva, analyste marché chez Philip Nova, citée par Attaqa, avance que les prix reculent surtout « sur l’espoir d’une avancée dans les discussions de paix en Ukraine » et sur un reflux de la prime de guerre, mais la dynamique reste molle. Elle ajoute que le marché manque de direction à la veille du week-end prolongé de Thanksgiving aux États-Unis et avant la réunion cruciale de l’OPEP+ dimanche.
Selon trois sources au sein de l’organisation, la coalition pétrolière devrait maintenir ses niveaux de production inchangés. Les huit pays engagés dans les coupes volontaires avaient convenu début novembre d’ajouter 137 000 barils par jour en décembre, puis de geler toute hausse pendant trois mois à partir de janvier 2026.
Dans ce contexte, Sachdeva estime que la « véritable histoire » est la vulnérabilité persistante du marché : une avancée réelle dans les négociations de paix pourrait libérer davantage de pétrole russe dans une offre déjà jugée abondante. Cela pourrait maintenir les prix orientés à la baisse sur la durée, avec seulement des rebonds ponctuels.
En parallèle, une autre force tempère la chute : la montée des anticipations d’une baisse des taux par la Réserve fédérale américaine en décembre. Des taux plus bas stimulent l’activité économique et renforcent mécaniquement la demande en pétrole, ce qui limite le recul des prix. Les analystes d’ING résument la situation d’un trait : le marché est « coincé » entre l’hypothèse d’un progrès diplomatique qui augmenterait l’offre et une vague plus large d’appétit pour le risque alimentée par la perspective d’une détente monétaire.






