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Carburant : du GPL à l’électrique, l’Algérie veut rattraper le temps perdu

Par Nabil Mansouri
1 février 2021

De 1983 à 2015, 300 000 véhicules seulement ont été converti au GPLc.

Depuis les années 80, l’Algérie projette de réduire sa consommation de carburant et limiter les importations d’essence et de gasoil, en se basant sur la généralisation du GPLc (gaz de pétrole liquéfié carburant). D’autres sources de carburant sont venues s’ajouter à cette alternative, notamment le GNC (gaz naturel comprimé) et dernièrement l’électrique.

Mais depuis le lancement de la politique de généralisation du GPLc en 1983, l’Algérie n’est toujours pas parvenu à équiper considérablement son parc automobile national, malgré les incitations de l’Etat à destination des automobilistes. Le dernier bilan de Naftal fait état de 490 000 véhicules roulant au gaz de pétrole liquéfié carburant à fin 2019, soit 15% du potentiel global.

Des chiffres qui mettent à mal l’objectif du gouvernement d’équiper un million de véhicules en GPLc à l’horizon 2023, d’autant plus que qu’entre le 1983, lancement de ce programme, et 2015, 300 000 véhicules seulement ont été équipés en GPLc, auxquels s’ajoutent 200 000 autres en 2019.

A ce rythme de croissance, ne dépassant pas les 50 000 véhicules équipés par an, il serait difficile de prétendre atteindre les objectifs tracés par le gouvernement. De plus, la consommation des carburants classiques cristallise une claire disproportion avec celle du carburant propre.

Selon Kamel Ait Cherif, expert international en économie d’énergie, 98% du bilan énergétique de l’Algérie est consommé par les énergies fossiles. « Dans le mix carburant, vous avez 70% de la consommation qui est du diesel, 25 % qui est de l’essence, et 5% qui est du GPLc », a-t-il affirmé.

Pour Ait Cherif, la conversion de 100 000 véhicules essence en GPLc, permettrait une économie annuelle de près de 500 millions de litres d’essence, et une réduction de la facture énergétique du pays de plus de 80 millions de dollars.

L’Algérie veut prendre le train l’électrique en marche

N’ayant atteint que des bribes de résultats dans le dossier GPLc, l’Algérie veut enclencher une nouvelle dynamique dans la substitution des carburants classiques, en s’orientant vers l’énergie bleue.

En effet, selon les dernières déclarations du ministre de la Transition énergétique, Chems Eddine Chitour, il serait possible que l’Algérie aille vers la généralisation des véhicules électriques.  

« Actuellement, il faut que les citoyens sachent que l’ère des carburants est derrière nous. Cela veut dire qu’à partir de 2030, l’essence et le diesel n’ont plus vocation à rester dans la civilisation actuelle », a indiqué Chitour en ajoutant ; « Tout le monde va vers la neutralité carbone »

Pour le ministre de la Transition énergétique, la révolution électrique est « un tournant majeur » estimant qu’il serait « peut-être indispensable de revoir nos schémas ». « Pourquoi continuer à importer les voitures thermiques? », s’est-il demandé en rappelant que le ministre de l’Industrie a inclus les véhicules électriques dans le cahier des charges régissant l’activité des concessionnaires automobiles.

A ce titre, Chitour a révélé que plusieurs bornes de rechargement des véhicules électriques ont été importées, et seront installées au niveau du ministère de l’Energie, et aussi chez Naftal.

Il a aussi annoncé l’importation de quelques véhicules électriques pour montrer, selon lui, « que c’est un tournant majeur et ce, quelle que soit la santé financière du pays, a-t-il insisté. « Il faut prendre ce tournant et ne pas rater la révolution de la locomotion électrique », a souligné le ministre.

En affichant sa volonté de suivre la tendance mondiale en matière de carburant, l’Algérie doit se doter d’une stratégie bien tracée sur les moyen/long termes. Dans ce cas de figure, un travail commun doit être mis en place pour qu’il y ait une coordination et une harmonisation entre les différentes tutelles, en ce qui concerne la politique de transport en Algérie

« Il n’est pas question que l’Algérie soit toujours à la traîne et en retard d’une guerre », fait rappeler Chitour, en ajoutant que « la révolution électrique est un train qu’on doit prendre ».

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