L’Algérie a produit 30,5 millions de tonnes de produits pétroliers raffinés en 2024, soit 4,4 % de plus qu’en 2023. Une progression mesurée qui permet au pays de couvrir intégralement son marché intérieur sans importer un litre de carburant, une performance maintenue depuis 2020.
L’activité de raffinage algérienne tient bon, selon les chiffres du bilan énergétique publié récemment par le ministère de l’énergie et des mines. Avec 30,5 millions de tonnes de produits raffinés sortis des installations, le secteur affiche une croissance de 4,4 % sur un an. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est suffisant pour répondre à une demande intérieure qui ne faiblit pas. Essence, gasoil, fioul : l’Algérie continue de produire ce qu’elle consomme, sans avoir besoin de se tourner vers l’étranger.
Depuis 2020 en effet, le pays n’importe plus de carburants. Une situation rare dans la région, où beaucoup d’États restent dépendants des approvisionnements extérieurs. Ici, les raffineries tournent à un rythme qui suit la courbe de la consommation nationale, elle-même en hausse de 6,4 % en 2024, portée par le transport routier et l’industrie. Le rendement des installations s’améliore progressivement, ce qui explique en partie cette capacité à tenir le cap sans dérapage.
Des exportations en légère hausse, mais un marché limité
L’excédent de production permet aussi d’alimenter un courant d’exportation. Le nafta, utilisé notamment dans la pétrochimie, voit ses ventes progresser de 9,8 %. Le fioul, quant à lui, gagne 0,9 %. Des hausses modestes, mais qui signalent une capacité à dégager des volumes pour l’export sans compromettre l’approvisionnement national.
Ces résultats restent toutefois à relativiser. Les exportations de produits raffinés demeurent marginales dans le total des ventes énergétiques algériennes, largement dominées par le gaz naturel et les hydrocarbures bruts. D’ailleurs, en 2024, les exportations énergétiques globales ont reculé, principalement à cause d’une baisse des volumes de gaz et de condensat. Le raffinage, lui, tire son épingle du jeu, mais n’inverse pas la tendance générale.
L’enjeu pour l’Algérie n’est pas tant de devenir un grand exportateur de produits raffinés que de maintenir cette stabilité intérieure. Le pays a fait le choix, depuis quelques années, de sécuriser son marché national avant tout. Dans un contexte où la consommation augmente chaque année, ce positionnement a du sens. Il évite les ruptures d’approvisionnement, limite la dépendance aux fluctuations des marchés internationaux et garantit une certaine prévisibilité pour les consommateurs et les industriels.





