Le marché africain n’est plus un simple prolongement géographique des ambitions algériennes. Il est devenu un véritable levier de croissance, un terrain avec lequel s’expriment l’audace industrielle et la capacité d’innovation du « Made in Algeria ». La récente performance d’une entreprise oranaise du secteur du bâtiment illustre parfaitement cette transformation.
Fixé à cinq millions de mètres carrés de plaques de plâtre exportés pour 2025, l’objectif a été largement dépassé : en dix mois à peine, plus de sept millions de mètres carrés ont trouvé preneur dans 17 pays africains.
Le souffle africain du « Made in Algeria »
Ce résultat témoigne d’un changement d’échelle dans la stratégie industrielle nationale. Désormais, la réussite ne se mesure plus seulement à la production locale, mais aussi à la capacité d’exportation et de conquête des marchés voisins. La Libye, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire ou encore la République centrafricaine ne sont plus des destinations ponctuelles : elles sont devenues des débouchés réguliers et structurés, confirmant la montée en puissance du savoir-faire algérien.
Cette performance n’est pas le fruit du hasard. Elle repose sur une infrastructure moderne — notamment l’usine de Ben Freha à Oran — et sur un investissement industriel conséquent estimé à plus de 50 millions d’euros. Ce plan d’expansion a permis de doubler la capacité de production pour atteindre 38 millions de mètres carrés par an, soutenant à la fois le marché national et la demande africaine croissante.
Au-delà des chiffres, cette réussite illustre la nouvelle dynamique des exportations hors hydrocarbures encouragée par l’État. Les entreprises algériennes qui ont su miser sur la qualité, la technologie et la logistique récoltent aujourd’hui les fruits de leur vision.
Le capital humain, pierre angulaire du succès
Ce qui distingue les entreprises appelées à durer, c’est leur engagement envers la formation et la transmission du savoir. Celle d’Oran l’a bien compris : chaque année, elle forme plus de 2 500 stagiaires, architectes et artisans, en partenariat avec des universités, des centres de formation et des associations professionnelles. Trois centres fixes — à Oran, Sétif et Alger — ainsi qu’une caravane itinérante sillonnant les 58 wilayas diffusent les techniques les plus récentes en matière de construction sèche et d’efficacité énergétique.
Cette alliance entre industrie et éducation démontre qu’une entreprise performante ne se limite pas à la production : elle devient un véritable acteur du développement national. En favorisant l’innovation locale et la montée en compétences des jeunes, elle prépare l’avenir de tout un secteur.
Vers une politique d’expansion à généraliser
Le marché africain n’est pas une aventure commerciale, mais une stratégie à long terme. Les entreprises qui y réussissent sont celles qui misent sur la proximité, la fiabilité et l’excellence. Ce modèle, fondé sur la combinaison de la production locale, de l’innovation durable et du capital humain, mérite d’être étendu à d’autres secteurs : énergie, matériaux de construction, agroalimentaire ou électronique.
L’Afrique attend des partenaires solides, non des promesses. Les entreprises algériennes ont les moyens d’y occuper une place centrale, à condition de s’y engager avec la même rigueur et la même ambition.
La réussite observée à Oran en est la preuve : l’Afrique n’est plus un marché à conquérir, mais un espace à construire ensemble. Et ceux qui s’y engagent avec conviction découvrent que, bien souvent, le continent dépasse toutes les attentes.