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Charte de nommage du « .dz » : C’est le grand bazar dans l’adressage des sites web gouvernementaux

Par Yazid Ferhat 16 avril 2016

La charte de nommage du nom de domaine « .dz » n’est pas respectée par les sites web du gouvernement. La cacophonie est telle que le tiers des ministères, certains de souveraineté, n’utilisent pas le sous-domaine « .gov ». Alors que des départements ministériels ont deux adresses web. Etat des lieux.

 

Sur 29 sites web du gouvernement, dont celui du Premier Ministère, un tiers ne respectent pas la charte de nommage du « .dz », éditée par le « Network Internet Center.DZ« , l’organe agréé par l’ICANN (autorité mondiale de régulation de l’Internet) pour la gestion du nom de domaine « .dz » relatif à l’Algérie. Dix-neuf (19) sites web de ministères respectent la charte de nommage en adoptant le sous-domaine « .gov » en plus du « .dz », pour signifier qu’il s’agit d’une entité gouvernementale. Sept (8) sites web de ministères ne respectent pas cette règle et adoptent uniquement le « .dz » qui signifier uniquement que la plateforme web est algérienne. Deux autres sites portent la double casquette, avec et sans extension « .gov ». Cette cacophonie indique qu’il n’existe pas encore de chef d’orchestre ou un « Monsieur Stratégie Numérique » au Premier ministère, au gouvernement, ni dans aucune structure officielle. La désignation des adresses web des sites gouvernementaux (leur architecture) est donc laissée au bon vouloir des webmasters des différents ministères.

La charte de nommage du « .dz » dispose, comme pratiquement toutes les chartes de nommage dans le monde, de plusieurs « sous-domaines ». Le « Network Internet Center.DZ »  en a adopté 8. Il s’agit du : « com.dz » pour les « entités commerciales », « gov.dz »: pour les « entités gouvernementales », « org.dz » pour les « organisations non gouvernementales et non commerciales », « edu.dz » pour les « entités de l’enseignement, de la formation et de l’éducation en général », « asso.dz » pour les « associations agréées », « pol.dz » pour les « parties politiques », « art.dz » pour les « professions artistiques », et « net.dz » pour les « entités activant dans le domaine d’Internet ».

Partant de cette définition, toutes les adresses web du gouvernement doivent donc comporter le sous-domaine « .gov.dz ». Dans les faits, seuls 19 sur 29 utilisent cette extension. Il s’agit du Premier ministère, des ministères : des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Collectivités locales, des Finances, de l’Energie, du Commerce, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la ville, des Travaux Publics, des Transports, du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, de la Culture, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de la condition de la femme, des Relations avec le Parlement, de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Artisanat (hors service), de l’Education nationale, de la Formation et de l’Enseignement Professionnels, de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, de la Jeunesse et des Sports, et de la Communication.

 

Discordances

 

D’autres sites web de 7 départements ministériels ne portent pas le label « .gov » se contentant du « .dz ». Il s’agit des ministères : de la Défense nationale, de la Justice, des Moudjahidine, des Affaires Religieuses et des Wakfs, des Ressources en Eau et de l’Environnement, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique – dont dépend le Cerist qui administre le « nic.dz » -, de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, et du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG).

Par ailleurs, des ministères se retrouvent avec deux sites web, l’un avec l’extension « .gov » et l’autre sans. Il s’agit du ministère de l’Industrie et des Mines (www.mipi.dz et www.mdipi.gov.dz) et celui de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (www.minagri.dz et www.mpeche.gov.dz) dont les adresses diffèrent selon que la source soit le site du SGG ou celui du Premier Ministère.

La comparaison des liens figurant sur le site du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG) et ceux du Premier ministère (PM), montre de nombreuses discordances. Ainsi, le lien du site du ministère de l’Education (www.m-education.gov.dz/) donné par le site du PM n’est pas fonctionnel. Le lien du site du Ministère de la Formation Professionnelle existe en deux versions. Aussi, le site du PM renvoi vers l’ancienne version du site du Ministère de la Santé, à savoir www.ands.dz de l’Agence nationale de documentation de la santé (ANDS).

A noter aussi que plusieurs autres sites web d’organismes et d’institutions publiques portent l’empreinte « .gov.dz » pour se différencier des autres plateformes « .dz » ne relevant pas du gouvernement. Il s’agit, entre autres, de la Direction générale de la Fonction Publique, la Douane, l’Agence Nationale des Activités Minières, ALNAFT, l’ARH, la Direction Générale des Forêts, la Cellule de Traitement du Renseignement Financier – CTRF, la Direction Générale du Domaine National, et de la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz – CREG.

 

De la nécessité d’une normalisation

 

L’absence d’une « autorité numérique » en Algérie, dont la mission devrait aller au-delà de la politique de nommage et d’hébergement des sites web d’organismes gouvernementaux, ne permet pas de constituer des archives des plateformes numériques des ministères. La disparition d’un site web après un changement de gouvernement fusionnant deux départements ministériels en un seul, fait perdre toutes les données de l’un ou l’autre des secteurs. Les changements de tutelles, les fusions et les séparations de secteurs comme l’Environnement, l’Aménagement du Territoire, le Tourisme et la Pêche, ont eu des conséquences sur les données contenus dans leurs sites web.

L’autre particularité des sites web de ministères et d’organismes publiques, c’est leur hébergement. Certains, comme celui ministère de l’Energie, sont hébergés à l’étranger. Selon le site Allemand « utrace« , l’hébergeur du site web du ministère de l’Energie est l’ISP « Global Net Access,LLC » situé à Atlanta aux Etats-Unis. Aussi, la deuxième version du site du ministère de l’Agriculture et de la Pêche et celui de Alnaft sont hébergés chez le français OVH Systems.

Par ailleurs, les serveurs d’Algérie Télécom/Djaweb hébergent environ 17 plateformes web de ministères et quelques-unes parmi ceux des grandes administrations comme la Fonction publiques, l’ARH, et la DGF. Le deuxième plus grand hébergeur est Algerian Academic Research Network (ARN) avec cinq sites de ministères et quatre administrations publiques. Télédiffusion d’Algérie (TDA) hébergé quant à elle les sites des ministères de la Culture, de la Communication, et de la Défense, ainsi que celui de la Douane.

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