Le marché noir des devises est entré dans une phase d’emballement inédite. Ce lundi 24 novembre 2025, l’euro a atteint un nouveau sommet historique face au dinar algérien (DA), confirmant une spirale haussière sans précédent. Le billet de 100 euros s’échange désormais à 28 200 DA, une flambée alimentée par la course contre la montre des importateurs de véhicules.
L’ouverture du marché parallèle, dit « Square », a marqué un tournant psychologique ce matin. Le billet de référence de 100 euros a vu son taux grimper de 200 dinars algériens par rapport à la cotation enregistrée la veille.
Le nouveau taux d’achat a atteint l’incroyable seuil de 28 200 dinars algériens pour 100 euros. Un cambiste, joint par notre rédaction, a confirmé que ce niveau constitue non seulement un nouveau record battant celui du dimanche, mais marque surtout le troisième record historique enregistré en l’espace d’une seule semaine, illustrant la gravité de la crise de la devise.
Concernant la vente, la cotation a également connu un ajustement à la hausse, s’établissant à 28 000 dinars algériens pour 100 euros. L’écart se creuse dramatiquement entre la valeur officielle du dinar et sa valeur réelle sur le marché informel.
La demande « vertigineuse » des importateurs en cause
Interrogé sur les causes profondes de cette accélération fulgurante, le cambiste a été catégorique : « Le marché noir des devises fonctionne uniquement selon l’équation de l’offre et de la demande. La hausse vertigineuse de la demande entraîne une hausse logique des cours. »
Cette demande colossale provient, selon lui, d’une seule source principale : l’importation de véhicules neufs et d’occasion, notamment depuis la Chine et la France. L’importation de voitures, bien que partiellement régularisée par certains canaux, continue de générer une faim insatiable pour les devises fortes sur le marché parallèle.
L’ultimatum chinois sème la panique
La situation a été exacerbée par une mesure imminente en Asie. Notre source précise que l’annonce d’une nouvelle mesure restrictive que compte appliquer les autorités chinoises a semé la panique chez les opérateurs algériens.
À partir du 1er janvier 2026, l’exportation de voitures neuves ou presque neuves par les particuliers et les concessionnaires informels sera soumise à l’obtention d’une licence spécifique, délivrée par les autorités chinoises. Craignant que cette nouvelle réglementation ne bloque leurs circuits d’approvisionnement, les concessionnaires informels et les particuliers ont accéléré massivement leurs opérations d’importation. Ils cherchent à finaliser l’achat et l’acheminement du maximum de véhicules avant la date fatidique.
Cette course contre la montre pour acquérir les euros nécessaires a créé une pression supplémentaire et massive sur le marché, propulsant le taux de change vers ces sommets inédits, avec des conséquences directes sur les prix des articles et services payés par la devise du marché noir.





