En octobre 2024, l’Algérie a fait face à un taux de chômage alarmant de 12,7 %, le plus élevé enregistré depuis 2011, selon une enquête réalisée par l’Office national des statistiques (ONS). Ce chiffre marque une nette augmentation par rapport à mai 2019, lorsque le taux était de 11,4 %. En termes de chiffres absolus, cela représente environ 1,75 million de chômeurs en octobre dernier, soit une hausse de 310 000 personnes par rapport aux 1,44 million de chômeurs de mai 2019.
En analysant ces données par sexe, on constate que le chômage touche 956 000 hommes contre 804 000 femmes. Pour comparaison, en mai 2019, les chiffres étaient respectivement de 920 000 hommes et 559 000 femmes.
Pour comprendre l’évolution de cette situation, il est important de regarder les tendances depuis 2011. À cette époque, le taux de chômage était de 10 %, avant d’atteindre 11 % en 2012. Après avoir temporairement chuté en 2013 et début 2014, le taux a de nouveau grimpé à partir de septembre 2014, restant à deux chiffres depuis septembre 2016.
Des disparités notables existent également en fonction de l’âge et du niveau d’éducation. Le chômage des jeunes de 16 à 24 ans se chiffre à un taux inquiétant de 29,3 %. Concernant les niveaux de diplômes, on dénombre 748 000 sans aucun diplôme, représentant 42,5 % des chômeurs, tandis que les diplômés de l’enseignement supérieur constituent 31,4 % et ceux issus de la formation professionnelle, 26,1 %.
En outre, il est frappant de noter que près de six chômeurs sur dix (59,3 %) sont des chômeurs de longue durée, c’est-à-dire qu’ils cherchent un emploi depuis un an ou plus.
Cette montée du chômage soulève des interrogations quant à l’avenir économique du pays et à la nécessité de mettre en place des mesures plus efficaces pour favoriser l’emploi et réduire ces chiffres préoccupants.