L’Algérie recule dans le Rule of Law Index 2025 du World Justice Project. Elle passe de la 84ᵉ à la 88ᵉ place mondiale, soit 4 rangs perdus. Son score reste autour de 0,49, indiquant une stagnation dans le respect de l’État de droit. La tendance mondiale étant à la dégradation, ce recul ne constitue pas une exception, mais il souligne l’absence de progrès structurel.
Sur le continent africain, l’Algérie se maintient toutefois dans le Top 10 africain, à la 10ᵉ place. Elle se situe derrière la Tunisie (85ᵉ) et devant la Gambie (89ᵉ). Cette position reflète une performance moyenne dans le contexte africain : l’Algérie se trouve loin des pays africains les plus performants, mais devant une majorité d’États où l’État de droit se détériore encore plus fortement.
La dynamique continentale reste négative. Sur 38 pays africains évalués, 28 reculent, deux stagnent et seulement huit progressent. Le Rwanda reste premier africain (39ᵉ mondial), suivi de la Namibie, de Maurice, du Botswana, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Ghana et du Malawi. Face à ces comparaisons, la stabilité relative de l’Algérie ne masque pas le constat : elle ne suit pas la trajectoire des pays africains les plus efficaces en matière d’institutions et de gouvernance.
Dans le classement mondial, l’Algérie s’inscrit dans une tendance globale de recul : 68 % des pays enregistrent une baisse de leur score en 2025. Le podium reste dominé par les pays nordiques, avec le Danemark en première position, suivi par la Norvège, la Finlande, la Suède et la Nouvelle-Zélande. Ce contexte confirme que l’érosion de l’État de droit devient un phénomène structurel à l’échelle planétaire. Néanmoins, ce constat ne neutralise pas la réalité spécifique à l’Algérie : l’absence d’amélioration mesurable en matière d’État de droit, malgré des besoins institutionnels identifiés depuis plusieurs années.
L’indice repose sur 44 indicateurs répartis en 8 facteurs : limites au pouvoir exécutif, absence de corruption, gouvernement ouvert, droits fondamentaux, ordre et sécurité, application de la réglementation, justice civile et justice pénale. Il s’appuie sur des enquêtes auprès de plus de 215 000 ménages et 4 100 experts. Les scores sont compris entre 0 et 1 : plus le score est proche de 1, plus l’État de droit est respecté. Ce cadre méthodologique rend les résultats comparables et lisibles, permettant de situer précisément la performance d’un pays.
En résumé, l’Algérie perd 4 places dans le classement mondial de l’État de droit 2025 et reste 10ᵉ en Afrique. La trajectoire est stable mais négative dans un environnement global défavorable. Des réformes profondes restent nécessaires pour renforcer l’indépendance de la justice, améliorer la transparence et garantir les droits fondamentaux.





