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Maghreb

Classement Shangai des universités: l’Arabie saoudite seul pays arabe dans le top 500

Par Yacine Temlali
16 août 2015
Les universités algériennes traînent à l’arrière des classements internationaux (photo de l’université d’Alger téléchargée sur Dreamstime.fr).

Le classement confirme pour la treizième fois l’extrême faiblesse des universités algériennes et maghrébines en général. Aucune d’elle ne figure dans le Top 500.

 

 

Comme chaque année, la célèbre université de Jiao-tong à Shanghai vient de publier son top 500 des meilleures universités du monde l’ARWU (Academic Ranking of World Universities). Première remarque, le classement confirme pour la treizième fois – le premier classement a été instauré il y a de cela 13 ans – l’extrême faiblesse des universités algériennes et maghrébines en général.

Dans le classement de cette année, ceux qui se plaisent à affirmer la « sclérose » des universités arabes auront la surprise de découvrir que pas moins de quatre universités saoudiennes font partie de ces prestigieuses universités. Il s’agit de la King Abdulaziz University, de la King Saud University, de la King Abdullah University of Science and Technology et de la King Fahd University of Petroleum & Minerals.

Classées à la 151 et 152e places pour les deux premières et à la 300e et 400e places pour les deux suivantes, la présence de ces universités dans le classement Shanghai prouve, s’il en est, que l’Arabie saoudite a franchi un pas important dans le réajustement de sa politique éducative.

Il est patent que l’amélioration des connaissances de ses étudiants et le développement de leurs savoirs sont devenues des objectifs stratégiques du Royaume. Une récente délégation de journalistes algériens invitée par l’ambassade d’Arabie saoudite a eu l’occasion de le constater sur place.

« Contrairement à ce que l’on croit, c’est un grand pays à plus d’un titre. Ce pays ne vit pas au moyen-âge comme on se plait à le ressasser ici, ses universités sont tout simplement extraordinaires. Nous avons beaucoup à faire pour le rattraper », a confié un confrère particulièrement séduit par le niveau de développement technologique des universités visitées.

En 2011 les deux universités saoudiennes se retrouvant aujourd’hui à la 150eme et à la 151eme place étaient classées 300eme et 400emme places. Une progression importante confirmée par l’entrée dans le classement de deux nouvelles universités de ce pays.

L’ARWU (Academic Ranking of World Universities) a beau être contesté, il sert d’aiguillon pour les universités et les autorités académiques des grands pays. Il est aussi un indicateur de la bonne santé des nations concernées. Pour preuve, 16 universités américaines figurent dans le Top 20 du classement.

Autres remarque significative: la présence de deux universités iraniennes dans ce classement des meilleurs universités du monde. L’Iran, qui vient de conclure un accord historique sur le nucléaire avec les puissances occidentales tend à s’imposer comme une nation où le savoir est promu à une importance supérieure. Cela montre surtout que deux pays considérés comme des modèles de rigorisme religieux et politique disposent d’universités performantes pouvant rivaliser avec ce qu’il y a de meilleurs dans le monde.

L’Algérie : « que des promesses ! »

L’Algérie est, sans surprise pour les spécialistes, très loin d’atteindre l’objectif d’intégrer le top 500 des universités du monde. Une percée pourtant annoncée pompeusement il y a quatre ans.

« La tutelle a engagé des réformes qui permettront à l’université algérienne de se classer parmi les 500 premières universités dans le monde dans cinq ans », déclarait en ce temps là Hafid Aouarag, directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Quatre ans plus tard, non seulement aucune université algérienne ne figure dans le classement Shanghai mais aucune d’entre elles ne figure dans le classement des 1.000 meilleures universités dans le monde, publié par Le Centre des Classements Mondiaux des Universités (Center for World University Rankings, CWUR).

Les autorités et les responsables de l’université algérienne ne sont pas sans savoir que la maîtrise des sciences et de la technologie est vitale pour l’avenir. Il est grand temps d’en prendre réellement conscience et de remettre le train du savoir sur les rails.

 

(*) Cet article a été publié initialement sur le Huffington Post Algérie.

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