Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a nié, hier, samedi 13 septembre, lors de sa conférence de presse, que la question des visas constitue une entrave aux investissements, pointant plutôt un climat général des affaires auparavant dissuasif. Mais, ce constat, précise-t-il, « ne vaut que pour le passé », car selon lui, « les choses ont changé » et les investissements « affluent ».
Interrogé sur les critiques liées aux restrictions de visas, Ahmed Attaf, invoquant son expérience de diplomate de carrière, disculpe totalement les services consulaires et les ambassades : « Si les visas suffisaient à attirer les investissements, nous aurions transformé tous les consulats et ambassades en bureaux des visas », a-t-il ironisé, rappelant que l’investissement dépend d’une organisation qui implique de nombreux secteurs et de la création d’un climat d’affaires favorable. « Les restrictions imposées aux investissements ne peuvent pas être levées par un visa », a-t-il encore indiqué.
Il reste à noter cependant qu’au-delà de la question soulevée, les critiques concernant le rôle, jugé trop discret, des représentations diplomatiques algériennes dans le domaine économique dépassent largement la simple question des visas.
Pour le ministre, la critique sur les entraves aux investissements ne concerne donc que le passé. Car, dans le présent, « les choses ont changé » grâce à « l’évolution du climat » et aux « nouvelles politiques mises en place pour améliorer la situation économique du pays ». Il affirme que « les investissements ont commencé à affluer vers l’Algérie » et que « le climat d’investissement évolue », sans que « les règles du visa aient été modifiées ».
Nuances
Ce message, résolument optimiste, suggère une nette rupture entre le passé et la politique actuelle. Les évaluations des institutions internationales invitent toutefois à une lecture plus nuancée. Dans leurs derniers rapports économiques (2023-2024), la Banque mondiale souligne bien les réformes engagées – nouvelle loi sur l’investissement, suppression de la règle du 49/51, efforts de numérisation des services – mais rappelle aussi que l’environnement des affaires demeure freiné par des rigidités institutionnelles, un accès limité au financement privé, la bureaucratie persistante, les difficultés d’accès au foncier industriel et les changements fréquents de réglementation.
Ces éléments laissent penser que, si certains progrès sont perceptibles, les réformes sont encore à faire pour produire les effets structurels attendus. Comme le reconnaît Ahmed Attaf, « le visa n’est pas le cœur du problème», mais l’environnement général des affaires.