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COFACE : L’Algérie devra garder la tête hors de l’eau en 2021

Par Maghreb Émergent
8 février 2021

Garder la tête hors de l’eau sera le défi de l’Algérie en 2021, estime la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) Dans son dernier rapport, la Coface publie 160 évaluations de pays, réalisées à partir de données macroéconomiques, financières et politiques.

Dans ce classement, l’Algérie est la catégorie D pour le risque pays, et à la catégorie C pour le volet environnement des affaires. Ces deux catégories  classent les pays où les perspectives économiques et financières sont très incertaines, l’environnement des affaires comportant d’importantes lacunes et la probabilité moyenne de défaut des entreprises est élevée. La catégorie D, notamment, renseigne sur un environnement institutionnel et celui des affaires des plus difficiles.

Pour le cas Algérie, la Coface construit son analyse sur la base d’une trame qui tient compte des points forts et des points faibles de l’économie et de la société algérienne. Citons, pour les premiers : d’importantes réserves de pétrole et de gaz, un potentiel important en matière d’exploitation du gaz de schiste et des ressources dans les domaines de l’agriculture, des énergies renouvelables et du tourisme. Et enfin une position géographique favorable, à proximité du marché européen. Pour les seconds, la Coface cite une forte dépendance aux recettes d’hydrocarbures, un taux de chômage des jeunes élevé et une faible opportunité pour les diplômés.

Elle relève en outre un poids excessif du secteur public, une crise politique et sociale aiguë déclenchée en 2019. Lourdeurs bureaucratiques, corruption, faiblesses du secteur financier et environnement des affaires incertaines, et faiblesse des infrastructures clôturent le second tableau.

La baisse des IDE fait craindre le pire

Selon la Coface, l’Algérie qui hérite d’une récession en 2020, induite par l’inédite crise sanitaire de Covid-19, renouera timidement, en 2021, avec l’activité, avec à la clé un redressement de la consommation des ménages. « Après s’être largement repliée en 2020, en raison de la hausse du chômage (16,5% en 2020 contre 12% en 2019) et de la baisse des envois de fonds de la diaspora (1,1% du PIB) en conséquence de la crise sanitaire en Europe occidentale, la consommation des ménages (44% du PIB) se redressera légèrement en 2021 », note en effet l’analyse de la Coface qui estime que les aides sociales consenties par l’Etat (0,4% du PIB) devraient légèrement stimuler cette reprise. « Les recettes fiscales (provenant à 41% des hydrocarbures) ont chuté.

Malgré les coupes dans les dépenses en capital ou courantes (hors subventions représentant plus de 8% du PIB), le solde public, traditionnellement déficitaire, s’est creusé. En 2021, il ne devrait que légèrement reculer, car les dépenses pour soutenir l’économie resteraient élevées, alors que les recettes n’augmenteraient que faiblement », détaille par ailleurs la Coface.   

Selon l’organisme de notation et plus globalement en 2021, le déficit ne devrait que modestement se réduire. La Coface ajoute que le léger rebond des exportations ne pourra pas faire oublier le poids des importations, lesquelles reprendront en lien avec le redressement de la demande intérieure. « Ce déficit continuera d’être financé en ponctionnant les réserves de change qui ont fortement reculé (équivalentes à douze mois d’importations fin 2019, elles n’en représenteraient que huit fin 2020), poursuivant leur chute depuis 2014 », souligne la Coface, qui prévoit que les IDE resteront faibles.

La Coface prédit toutefois une éclaircie dans le domaine des affaires et juge que le la suppression du plafonnement des participations étrangères au capital des sociétés locales et de l’obligation de trouver un partenaire local, ainsi que la possibilité de se financer à l’étranger, pourraient générer un surcroît à terme, sauf dans le secteur minier, les hydrocarbures, le transport d’électricité, les voies ferrées et le commerce de détail qui sont exclus.

Selon la Coface, l’investissement dans le secteur des hydrocarbures sera encore frappé de tiédeur. Notons enfin qu’au fil de son analyse, l’agence revient régulièrement sur la situation sociale et politique en Algérie et évoque la mobilisation d’ampleur, débutée en février 2019, à savoir le Hirak.

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