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Maghreb

Coface : Le Maroc conserve sa note A4, l’Algérie et la Tunisie en ‘’B’’ et la Libye ferme la marche

Par Mohamed Boukhalfa
26 janvier 2016

  

 

  Dans son évaluation du risque pays et du climat des affaires au Maghreb, la Coface donne une bonne note au Maroc, et réévalue le risque pays à la hausse pour l’Algérie, la Tunisie et la Libye.

 

 

 

L’économie marocaine reste particulièrement dépendante du secteur agricole. Après avoir enregistrée un taux de croissance proche de 4,5 % en 2015, la croissance marocaine diminuerait en 2016. L’année 2015 a été particulièrement marquée par les bonnes performances du secteur agricole dont le taux de croissance approchait les 13%. Aussi bien que la croissance hors agriculture serait en hausse, les résultats de l’économie marocaine en 2016 pourraient être moindres en raison d’une campagne agricole en baisse. La croissance non agricole devrait être attribuable au raffermissement des secteurs des télécommunications et des services de santé ainsi que de la consolidation des performances du secteur automobile et BTP. Ce dernier après plusieurs années de marasme, pourrait bénéficier d’un nouveau programme de logements sociaux. Du côté de la demande, la consommation des ménages poursuivrait son rôle de moteur de l’activité domestique. L’investissement dont la contribution à la croissance a été positive en 2015, s’accroîtrait légèrement en 2016.

 

Le ‘’B’’ pour la Tunisie

 

Dans sa note sur la Tunisie, la Coface revient longuement sur les effets négatifs des attentats terroristes du Bardo et de Sousse sur le tourisme et le climat des affaires en Tunisie. ‘’Etant donné l’importance du tourisme dans l’économie (7 % du PIB et 15 % de la population active occupée), les perspectives négatives du secteur rendent improbable une reprise forte de l’activité en 2016. En outre, la Tunisie fait face depuis début 2015 à une multiplication des grèves dans l’industrie qui ont entraîné des coupures de production. La valeur ajoutée des branches industrielles (aussi bien manufacturières que chimiques) est en diminution.  La reprise de la demande européenne qui reste le principal partenaire commercial de la Tunisie laisserait entrevoir une amélioration des perspectives du secteur industriel en 2016. Elle resterait cependant conditionnée à un apaisement du climat social induit par une reprise du dialogue entre les syndicats, les entreprises et les pouvoirs publics. Le plan de développement quinquennal 2016-2020 présenté en septembre 2015 devrait être implémenté en 2016’’, écrit la Coface, qui a attribué un ‘’B’’ pour le risque pays et ‘’B’’ également pour le climat des affaires.

 

Un ‘’B’’ aussi pour l’Algérie

 

La COFACE a par ailleurs dégradé la note de l’Algérie de A4 à ‘’B’’, en raison du « faible prix » des hydrocarbures qui continue à « peser sur l’activité algérienne en 2016.’’ La note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l’environnement des affaires peut présenter « d’importantes lacunes », avec une fiabilité et une disponibilité des bilans d’entreprises « très variables » et un recouvrement des créances « souvent difficile ». Trois autres pays africains sont dans la même catégorie B: L’Afrique du Sud, qui a perdu un point en raison d’une croissance en berne et des tensions sociales croissantes, la Tunisie, qui représente un « risque modéré », et le Sénégal avec un « risque élevé » à moyen terme.

Libye, un ‘’D’’ partout

La Coface a donné par ailleurs un ‘’D’’ pour le risque pays et pour climat des affaires à la Libye.Voici le résumé du texte de la Coface sur la Libye : ‘’les perspectives économiques libyennes dépendent d’une reprise de la production pétrolière qui reste pénalisée depuis 2014 par l’aggravation de la crise sécuritaire et politique dont souffre le pays. La production d’hydrocarbures qui représentait 65 % du PIB en 2014 n’a cessé de se contracter depuis le début de la guerre civile passant de 1,7 Mb/j en 2010 à 0,4 Mb/j en 2015. En 2016, la croissance économique sera caractérisée par une forte volatilité induite par une production pétrolière fluctuante. (…) Cependant les réserves libyennes s’amenuisent rapidement passant de 111 Mds en 2012 à moins de 40 Mds en 2016 d’après les projections du FMI. Des mesures seraient envisagées par la banque centrale dans le but de réduire le poids des dépenses budgétaires dont une réforme du système de subventions en 2016. Mais ces mesures ne seront pas sans conséquences sur le niveau de vie des ménages fortement éprouvé par la crise politique et sécuritaire. Le recours à l’endettement auprès des banques commerciales a conduit à une augmentation significative du niveau de dette publique. Le risque souverain est d’autant plus important que l’endettement croît alors que les réserves s’effondrent. Les fonds de la Libyan Investment Authority, estimés à 67 milliards de dollars en 2015 ont quant eux été gelés par le conseil de sécurité de l’ONU dans l’attente d’une solution à la crise politique. La baisse de la production de pétrole, le faible prix du baril de Brent et la difficulté d’accès aux zones portuaires ont entraîné une baisse des recettes d’exportation de 60 Mds USD en 2012 à 5 Mds USD en 2015 alors même que les besoins en biens importés restaient inchangés.’’

 

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