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Collectif de défense du journaliste Khaled Drareni : « le pouvoir judiciaire est instrumentalisé par le régime à des fins de répression des libertés »

Par Maghreb Émergent
23 septembre 2020
Conférence de presse du collectif de défense du journaliste Kaled Drareni, le 23/09/2020, à Alger

Une conférence de presse a été organisée par le comité de soutien du journaliste Khaled Drareni, condamné à 2 ans de prison par la Cour d’Alger, s’est tenue ce mercredi, à Alger, a connu la participation du collectif de défense du journaliste, composé des avocats Abdelghani Badi, Zoubida Assoul et Mustapha Bouchachi. L’événement fait partie du programme d’actions de solidarité entreprises par le collectif.

D’emblée, Me Zoubida Assoul a tenu à exprimer sa frustration quant au verdict « injuste » annoncé le 15 septembre dernier. « Ce verdict constitue une preuve supplémentaire que le système n’a pas abandonné les pratiques de répression, qu’il disait appartenir au passé. Elles sont essentiellement dirigées contre les journalistes et les activistes qui osent exprimer une opinion ou une pensée à rebrousse poils. » A-t-elle regretté. L’ancienne magistrate a estimé que « la décision d’embastionner Khaled Drareni obéit à une volonté politique et non à une démarche judiciaire ».

L’avocate a mis l’accent sur les interférences politiques dans le dossier drareni, à la fois de la part du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui s’est exprimé une nouvelle fois lors d’une rencontre avec des représentants de la presse nationale sur « l’aspect extra-professionnel » de cette affaire, mais aussi de la part d’instances nationales de défense des droits de l’homme, en l’occurrence l’observatoire national des droits de l’homme. Me Assoul est persuadée qu’il s’agit d’une énième tentative d’orienter le cours de la justice et de peser sur les décisions des juges.

Me Badi a estimé quant à lui que « les pouvoirs publics, exécutif et judiciaire confondus, n’hésitent pas à instrumentaliser « des instruments régaliens » de l’État, notamment les médias publics, afin d’influencer l’opinion publique, à coups de désinformation et d’interprétation subjective des faits. « Nous avons la certitude et les preuves que le directeur du site Casbah Tribune a été condamné pour son activité de journaliste. Quant à l’éventualité qu’il puisse bénéficier d’une grâce présidentielle, je dirais que celle-ci est réservée aux criminels et ce n’est pas le cas de mon client ». A-ironisé l’avocat. Et d’ajouter : « les chefs d’accusation qui pèsent contre Drareni sont ne sont pas conformes à la réalité des faits pour lesquels il aurait dû être jugé, selon les éléments de son dossier». A-t-il abondé.

De son côté, Me Bouchachi, après avoir donné des nouvelles rassurantes sur l’état de santé du journaliste, a rappelé le contexte de son interpellation le 7 mars 2020, lui qui a été arrêté 4 fois auparavant, alors qu’il couvrait une marche pacifique. « Le 10 mars, lors de son audition par le juge, son dossier présentait un seul grief : celui d’avoir couvert une marche du Hirak. » A-t-il déclaré. De surcroît, Bouchachi estime que le maintien de Drareni en prison est un acte de « déshonneur » pour l’Algérie. « L’affaire de ce journaliste n’est pas un cas isolé. Elle cristallise l’acharnement du régime, qui instrumentalise le pouvoir judiciaire, afin de mater tous ceux qui ont recours à leur liberté d’expression dans le cadre du soutien du Hirak ».

Rappelons que Khaled Drareni a été condamné le 15 septembre dernier, en deuxième instance, à deux ans de prison ferme, par la Cour d’Alger. Un pourvoi en cassation a depuis été introduit par son collectif de défense auprès de la Cour suprême. Son comité de soutien « Smaana » annonce la tenue de « sit-in » de soutien au journaliste tous les lundi à 12h30, à la maison de la presse Tahar Djaout.

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