Le PLF 2026 introduit une nouvelle mesure budgétaire concernant la gestion des plages concédées aux opérateurs économiques pendant la saison estivale.
Cette disposition modifie la répartition des recettes issues de l’exploitation touristique du littoral. Elle s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à trouver de nouvelles ressources internes face à la baisse des prix du pétrole et à l’épuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR).
Le texte exact du PLF 2026
Le projet de loi de finances 2026 prévoit explicitement la disposition suivante :
« Réaffectation du produit de la mise en concession de l’exploitation touristique des plages durant la saison estivale, comme suit :
− 50 %, au budget de l’État ;
− 50 % (au lieu de 100 %), aux communes côtières. »
Cette nouvelle clé de répartition met fin au monopole des communes côtières sur les revenus générés par la mise en concession des plages.
Désormais, la moitié des recettes reviendra au budget de l’État, l’autre moitié aux collectivités locales.
Une mesure dictée par la conjoncture économique
Cette disposition du PLF 2026 intervient dans un contexte budgétaire tendu.
La baisse durable des prix du pétrole a réduit les recettes fiscales liées aux hydrocarbures.
Dans le même temps, le Fonds de régulation des recettes (FRR), longtemps utilisé pour équilibrer le budget national, est aujourd’hui quasiment épuisé.
Face à cette situation, le gouvernement cherche à diversifier les sources de financement et à mobiliser de nouvelles recettes internes.
Le secteur du tourisme côtier, notamment à travers la mise en concession des plages, représente une opportunité économique à exploiter davantage.
Cette réaffectation s’inscrit donc dans une logique de résilience budgétaire et de valorisation des secteurs non pétroliers, conformément aux objectifs du PLF 2026.
Des communes côtières fragilisées
Toutefois, cette mesure pourrait fragiliser certaines communes côtières, dont les budgets reposent principalement sur ces recettes estivales.
Des localités comme Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, tirent l’essentiel de leurs ressources propres de la mise en concession des plages.
Les priver de 50 % de ces revenus risque de déséquilibrer leurs finances locales et de limiter leurs capacités à assurer la propreté, la sécurité et la maintenance des sites touristiques.
Dans plusieurs communes du littoral, la saison estivale constitue la principale source de financement, voire la seule.
Un équilibre à trouver
Le PLF 2026 vise à renforcer le budget national tout en rationalisant la gestion des ressources locales.
Mais la mesure soulève la question de l’équilibre financier entre l’État et les communes côtières.
Si elle contribue à stabiliser les finances publiques, elle pourrait aussi accentuer la dépendance des collectivités locales vis-à-vis du soutien budgétaire de l’État.