Lors d’une intervention radiophonique sur les ondes de la Radio nationale, le secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables, Noureddine Yassaa, a révélé une augmentation marquée de la consommation d’énergie en Algérie.
Alors que le pays consommait 30 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2020, ce chiffre a plus que doublé pour atteindre 73 millions de TEP en 2024. Cette hausse reflète, à la fois, la croissance économique et les besoins accrus en énergie des ménages et des industries, selon le secrétaire d’État.
Face à cette augmentation, les autorités algériennes ont dévoilé une stratégie énergétique visant à répondre à la demande tout en diversifiant les sources d’énergie. M. Yassaa a indiqué que l’objectif est d’atteindre une capacité de production de 15 000 mégawatts-heure (MWh) en énergie renouvelable d’ici 2035, couvrant ainsi 30 % des besoins nationaux en énergie. Cette stratégie s’inscrit dans une vision à long terme visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à accélérer la transition vers les énergies renouvelables.
« Notre stratégie repose sur une diversification des sources d’énergie et une exploitation optimale de notre potentiel en énergies renouvelables », a déclaré M. Yassaa. Il a également souligné l’importance de développer des infrastructures modernes pour accompagner cette transition.
Lancement d’études pour cartographier les zones riches en énergie éolienne
L’Algérie dispose d’un potentiel considérable en énergies renouvelables, notamment en énergie solaire et éolienne. M. Yassaa a rappelé que certaines régions du pays bénéficient de vitesses de vent atteignant 8 mètres par seconde, ce qui en fait des sites idéaux pour l’installation de parcs éoliens. Des études sont actuellement en cours pour identifier les zones les plus propices à l’exploitation de cette ressource.
« Nous avons lancé des études pour cartographier les zones riches en énergie éolienne et prévoyons d’y installer des plateformes dédiées », a-t-il expliqué. Ces projets s’inscrivent dans une démarche visant à maximiser l’utilisation des ressources naturelles du pays et à réduire l’empreinte carbone.
Vers une interconnexion électrique régionale
En parallèle, l’Algérie travaille à renforcer sa coopération énergétique avec les pays voisins. M. Yassaa a confirmé la volonté du pays de réaliser des interconnexions électriques avec les États du Sahel africain, la Libye et, à plus long terme, l’Égypte. Ces projets de raccordement visent à créer un réseau électrique régional intégré, permettant des échanges d’énergie et une meilleure stabilité du réseau.
« L’interconnexion électrique avec nos voisins est une priorité. Elle permettra non seulement de sécuriser notre approvisionnement, mais aussi de favoriser le développement économique de la région », a-t-il affirmé.
Les défis à relever
Si les ambitions sont grandes, les défis ne manquent pas. La hausse rapide de la consommation d’énergie impose une modernisation urgente des infrastructures et une accélération des projets d’énergies renouvelables. Par ailleurs, la transition vers un mix énergétique plus durable nécessite des investissements massifs et une coordination efficace entre les différents acteurs du secteur.
M. Yassaa a également insisté sur l’importance de sensibiliser les citoyens et les industries à l’utilisation rationnelle de l’énergie. « La transition énergétique ne se fera pas sans une prise de conscience collective de l’importance de l’efficacité énergétique », a-t-il déclaré.