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Covid-19 : le vaccin russe suscite inquiétudes et espoirs

Par Salim Benalia
12 août 2020
Rex Tillerson et Poutine, le 15 juin 2012, jour de la signature d’un accord entre le russe Rosneft et ExxonMobil (DR)

L’annonce par la Russie de la production imminente en masse de son vaccin anti-covid-19, suscite une levée de boucliers, notamment dans le camp des pays engagés dans « la course au vaccin » tels que la Grande Bretagne, l’Allemagne et la France ou les Etats-Unis.

Selon l’AFP, le ministre de la Santé américain, Alex Azar, a déclaré mercredi à la presse lors d’une conférence téléphonique que « Les données des premiers essais en Russie n’ont pas été divulguées, ce n’est pas transparent », »Il est important que nous fournissions des vaccins sans danger et efficaces et que les données soient transparentes… Ce n’est pas une course pour être le premier. » A-t-il ajouté.

Alors que ces pays choisissent de jouer les rabat-joie, d’autres estiment, au contraire, estiment que l’annonce russe offre une bouffée d’espoir au monde ; c’est le cas pour l’Algérie qui met déjà l’argent sur la table afin d’acquérir tout vaccin efficace contre le Coronavirus. Surtout si cette acquisition proviendrait de pays naturellement alliés comme la Russie ou la Chine, estime-t-on, à Alger.

Cet espoir n’est toutefois pas unanimement partagé à l’échelle de la planète, concurrence oblige ! Ainsi, et à coup d’interventions d’experts, l’on bat en brèche l’argument russe. Ayfer Ali, spécialiste de la recherche pharmaceutique à la Warwick Business School, en Grande-Bretagne, met en garde contre les effets indésirables potentiels d’un vaccin approuvé aussi rapidement.

François Balloux, expert à l’Institut Génétique de l’UCL, estime pour sa part qu’il s’agit d’ « une décision imprudente et stupide ». « La vaccination de masse avec un vaccin testé de façon inappropriée est contraire à l’éthique » a-t-il ajouté. « Tout problème lié à la campagne de vaccination russe serait désastreux, à la fois en raison de ses effets négatifs sur la santé, mais aussi parce qu’il retarderait davantage l’acceptation des vaccins par la population. » Poursuit-on.

Un retour en grâce de la médecine russe ou simple guerre de communication ?

Une analyse partagée par Danny Altmann, professeur d’immunologie à l’Imperial College de Londres, pour qui les « dommages collatéraux » liés à la diffusion de tout vaccin dont la sécurité et l’efficacité ne sont pas encore connues « exacerberaient de manière insurmontable nos problèmes actuels ». « Normalement, il faut qu’un grand nombre de personnes soient testées avant d’approuver un vaccin », Explique Peter Kremsner, expert de l’hôpital universitaire de Tuebingen en Allemagne qui travaille sur les études cliniques du candidat vaccin pour CureVac. Pour Keith Neal, spécialiste de l’épidémiologie des maladies infectieuses à l’université britannique de Nottingham, « il est impossible de savoir si le vaccin russe s’est avéré efficace sans la publication des documents scientifiques à analyser ».

L’autorisation d’un vaccin anti-COVID-19 par la Russie mardi dernier, après moins de deux mois d’essais cliniques chez l’homme, est donc mal acceptée par ces spécialistes qui la qualifient de « précipitation imprudente ».
Pourtant, c’est sur ce fond de scepticisme que l’auguste organisation mondiale de la santé (OMS) s’est rapproché,  au lendemain de l’annonce par le Président Russe Vladimir Poutine que la Russie avait développé le premier vaccin contre le nouveau coronavirus, après moins de deux mois de tests sur les êtres humains.

Poutine, dont l’une des filles s’était fait inoculer le vaccin, a en outre assuré que ce vaccin donnait une « Immunité durable ».« Nous sommes en contact étroit avec les autorités sanitaires russes et des discussions sont en cours concernant une éventuelle pré-qualification du vaccin par l’OMS », a alors déclaré un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse virtuel à Genève. Jasarevic a de plus ajouté : « Chaque pays dispose d’organismes nationaux de régulation qui approuvent l’utilisation de vaccins ou de médicaments sur son territoire », a indiqué M. Jasarevic. « Les fabricants demandent à bénéficier de la pré-qualification de l’OMS parce que c’est une sorte de label de qualité ».

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