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Crash du vol AH 5017 : un rapport d’étape sera remis à la mi-septembre

Par Yazid Ferhat
7 août 2014
L'impact a eu une violence inouie. complètement désintégrée, il est fort probable que les passagers aient connu le même sort

 

 

Le mystère demeure entier sur les raisons du crash du vol AH5017, avec un bilan de 116 morts dont 6 algériens. Les experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé de décrypter les données des deux boites noires récupérées sur le lieu du crash, s’attellent toujours à percer les secrets de cet accident aérien.

Le directeur du BEA, Rémi Jouty, et le président de la Commission d’enquête malienne,  N’Faly Cissé, ont animé ce jeudi 7 aout une conférence de presse au Bourget pour rendre compte des premières conclusions de l’enquête sur le crash du McDonnell Douglas MD 83 survenu le 24 juillet 2014. L’on apprend notamment qu’une première exploitation de l’enregistreur de paramètres  a permis de construire une trajectoire du vol essentiellement à partir des informations  d’altitude et de vitesse. Les travaux sur les enregistreurs vont se poursuivre notamment parce que d’autres paramètres nécessitent encore des calculs de validation et de calibration, a indiqué Rémi Jouty, soulignant qu’il va falloir avec l’aide du constructeur et du représentant américain de mener des calculs  pour simuler les performances et le  comportement de l’avion et les comparer aux paramètres enregistrés. « Ce n’est qu’après que ce travail aura été fait que nous serons en mesure de comprendre le comportement de l’avion lors du déroulement du vol », relève le directeur du BEA.

En ce qui concerne l’enregistreur des conversations (CVR), il a révélé que cet enregistreur a été assez endommagé par l’impact de l’accident. « C’est un enregistreur à bande magnétique laquelle a pu être extraite ; celle-ci était quelque peu endommagée, mais le laboratoire du BEA a pu la remettre en l’état et la bande magnétique a pu être lue, souligne M. Jouty.  Malheureusement les enregistrements contenus dans cette bande, a-t-il toutefois expliqué, se révèlent, à ce jour, inexploitables ». Et cela en raison, vraisemblablement, « d’un défaut de fonctionnement de l’enregistreur sans lien avec les dommages résultant de l’accident. Les réflexions se poursuivent pour tenter de trouver un moyen d’en extraire quelques informations, mais il n’est pas possible de présager du résultat de cette démarche », a ajouté Rémi Jouty.

« Nous avons lancé des actions pour essayer de savoir s’il est possible de tirer quelques informations de cet enregistrement magnétique, mais il est malheureusement trop tôt de dire s’il y a un espoir ou pas d’arriver à quelque chose de ce côté-là ».

La piste des conditions météorologiques privilégiée

 Pour l’instant, l’absence de données du CVR a conduit les experts du BEA à lancer en priorité la collecte de toutes les données de communication que l’équipage de cet avion a pu avoir au cours du vol, que ce soit avec des organismes au sol, ou avec des avions en vol. Et ce, dans le but de récupérer des informations sur ce que l’équipage a envisagé ou décidé. Les enquêteurs du BEA ont constaté des écarts de route relativement modérés ressemblant typiquement à des écarts que l’on pourrait voir d’un équipage qui est dans une situation orageuse et qui chercherait à cheminer et contourner, au mieux, un système orageux. Après le décollage de Ouagadougou, à 1h15, l’avion monte jusqu’à 31.000 pieds (9500 mètres environ). Ensuite, il atteint sa vitesse de croisière d’environ 280 nœuds. Deux minutes après le début de la vitesse de croisière,  une diminution progressive de la vitesse toujours à vitesse constante a été constatée, avant de voir l’altitude diminuer elle aussi progressivement. La vitesse est descendue à 160 nœuds.  

 Trois groupes de travail pour enquêter sur le crash

Le Mali pays d’occurrence de l’accident aérien, a demandé et obtenu l’assistance du Bureau d’analyse et d’enquête (BEA), a indiqué pour sa part N’Faly Cissé, président de la Commission malienne d’enquête sur le crash du AH5017. Selon lui, le Mali a accepté la participation des différents représentants des pays comme l’Algérie, le Burkina Faso, l’Espagne, la France, le Liban et les USA. Des séances de travail ayant réuni une vingtaine d’enquêteurs de la sécurité aérienne se sont tenues au BEA du 2 au 4 aout. Elles ont permis de préciser l’organisation de l’enquête, de faire le point sur les éléments disponibles, et décider des travaux à réaliser en priorité. Trois groupes de travail ont alors été constitués : le premier a pour tâche de produire une représentation graphique des débris sur le site de l’accident et  d’obtenir une trajectoire  probable. Un second système est chargé de restituer le déroulement du vol à partir des paramètres enregistrés. Enfin, le troisième groupe, appelé groupe des opérations, a pour mission de collecter les informations des contrôles aériens (radars, communications radios, informations météo…). Ces groupes se sont immédiatement mis au travail  et envisagent de faire un rapport d’étape pour mi-septembre par le président de la Commission d’enquête  du Mali. .   

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