Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les économies du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), anticipant une progression de seulement 2,6 % en 2025, contre 4 % initialement estimés en octobre 2024.
Cette révision reflète un environnement économique mondial marqué par une hausse des incertitudes, des tensions géopolitiques, une baisse des prix de l’énergie et un resserrement des conditions financières internationales.
Dans son dernier rapport publié à Dubaï, le FMI met en évidence des facteurs multiples pesant sur la région : les effets indirects des guerres commerciales, la volatilité du marché pétrolier, la reprise lente de la production de l’OPEP+, ainsi que la persistance des conflits et le retard des réformes structurelles, notamment en Égypte. Si l’impact direct des droits de douane américains reste limité pour les pays de la région, l’effet indirect sur la demande mondiale, les envois de fonds, le tourisme et les flux d’investissement pourrait être significatif.
Les perspectives de croissance varient toutefois selon les sous-groupes de pays. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), bien que confrontés à un ralentissement, devraient enregistrer une croissance de 3 % en 2025 grâce à la dynamique de leurs secteurs non pétroliers, alimentée par des initiatives de diversification comme Vision 2030 en Arabie saoudite ou les projets industriels et touristiques aux Émirats arabes unis. En revanche, les pays exportateurs de pétrole non membres du CCG devraient connaître une croissance atone, plombée par les sanctions internationales, la baisse des recettes pétrolières et des contraintes budgétaires croissantes.
Le FMI alerte également sur les conséquences d’un climat d’incertitude économique persistante, susceptible d’entraîner une perte de 4,5 % de production sur deux ans dans la région MENA et en Asie centrale. Face à ces défis, l’institution de Bretton Woods recommande d’accélérer les réformes structurelles, en particulier dans les domaines de la gouvernance, de l’éducation, de la transformation numérique et de la diversification commerciale, tout en maintenant une politique monétaire prudente et une gestion budgétaire rigoureuse pour restaurer les marges de manœuvre nécessaires à la résilience économique.