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Tunisie: Pour le FMI, « de redoutables défis macroéconomiques subsistent »

Par Maghreb Émergent 11 février 2017
Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, ici en Tunisie avec le président Béji Caïd Essebsi. Image d'illustration (dr)

« De redoutables défis macroéconomiques subsistent » pour la Tunisie, estime le FMI, qui pointe l’alourdissement de la dette publique, une masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde et un déficit considérables des transactions courantes.

 

 

«L’économie tunisienne continue de faire preuve de résilience dans une conjoncture nationale et internationale difficile. Le taux de croissance devrait rebondir à 2,5 % en 2017, contre 1,3 % en 2016, impulsé par le regain de confiance suscité par la réussite de la conférence Tunisia 2020 en novembre dernier et par l’adoption de textes de loi essentiels liés au secteur privé » a souligné Björn Rother, Chef de mission pour la Tunisie, dans une déclaration publiée, mardi, au terme d’une visite des services du FMI en Tunisie.

Cette visite est destinée à examiner les perspectives économiques et les politiques que les autorités entendent mener dans le cadre du programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé en mai 2016, a précisé l’institution internationale, dans un communiqué.

Selon la déclaration du FMI, «de redoutables défis macroéconomiques subsistent. La dette publique a continué de s’alourdir, dépassant 60 % du PIB en 2016. Les mesures adoptées par les autorités dans le cadre de la loi de finances de 2017, réduiront le déficit budgétaire global de manière modeste à 5,6 % du PIB, contre une estimation de 6 % en 2016, niveau supérieur à l’objectif visé initialement dans le cadre du MEDC, en raison d’une croissance plus faible et de dérapages de la politique budgétaire. La masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde et le déficit des transactions courantes reste considérable.

«L’équipe du FMI et les autorités conviennent que des actions urgentes sont nécessaires pour protéger la santé des finances publiques, accroître l’investissement public et accélérer les progrès des réformes structurelles qui ont été retardées. Les autorités ont énoncé leurs priorités à court terme, dont une plus grande mobilisation des recettes fiscales de manière juste et efficiente, la rationalisation de la masse salariale du secteur public afin de dégager une plus grande marge de manœuvre en faveur des investissements publics, et la mise en place du mécanisme d’ajustement des prix des carburants. Les mesures destinées à assurer la viabilité du système de sécurité sociale représentent une autre priorité importante. Ces initiatives sont vitales pour faire en sorte que l’économie tunisienne connaisse une croissance plus forte et crée davantage d’emplois et pour veiller à ce que tous les Tunisiens continuent à bénéficier de services de base adéquats ».

«L’équipe salue la détermination du gouvernement à avancer dans la modernisation de la fonction publique. Des travaux ont en outre, été engagés pour veiller à la santé des banques publiques et des entreprises d’État, établir une haute autorité indépendante de lutte contre la corruption et mettre en place des dispositifs efficaces de protection des couches de population les plus vulnérables.

«L’équipe a eu des entretiens constructifs avec le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, la Ministre des Finances, Lamia Zribi, le Ministre de l’Investissement, Fadhel Abdelkefi, le Ministre de la Fonction publique, Abid Briki, et le Gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, ainsi qu’avec leurs collaborateurs, et elle continuera d’entretenir un dialogue de politique générale rapproché sur la réduction des déséquilibres budgétaire et extérieur et sur la redynamisation des réformes structurelles.»

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