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Le président de RAJ Abdelouahab Fersaoui et le militant Brahim Daouadji enfin libres

Par Salim Benalia
17 mai 2020

Le président du mouvement RAJ (Rassemblement Actions jeunesse), Abdelouahab fersaoui et le militant Brahim Daouadji ont été condamnés en appel, ce dimanche 17 mai, respectivement à 6 mois de prison ferme, peine qu’il a déjà purgée, et six mois avec sursis et 50 000 Da d’amende. Ils quitteront la prison d’El Harrach aujourd’hui.  

Condamné par le tribunal de première instance de Sidi M’hamed à une année de prison ferme en première instance, Abdelouahab Fersaoui a été, pour sa part, incarcéré à la prison d’El Harrach depuis 7 mois. Après des mois de lutte judiciaire, les deux militants du « Hirak » seront donc libérés et pourront enfin retrouver leurs familles, à quelques jours seulement de la fête de l’Aid El-Fitr.

Les désormais ex-détenus d’opinion ont comparu aujourd’hui en procès en appel devant la cour d’Alger par vision conférence

Les désormais ex-détenus d’opinion ont comparu dimanche 17 mai, en procès en appel devant la cour d’Alger par visioconférence.

Un collectif d’avocats pour assurer la défense des Hirakistes

Le procès a en effet eu lieu à distance en raison de la pandémie de Coronavirus. Ce choix technique pour le déroulement des procès est, du reste, appliqué au niveau national. Rappelle-t-on.

Un grand collectif d’avocats a assuré la défense des ces deux figures du Hirak. Parmi les robes noires présentes citons Me Bouchachi. Notons qu’un grand suspens a émaillé le procès du jour, notamment la possibilité de report à une date ultérieure de ce dernier, laquelle n’était pas écartée en milieu de matinée, au vu du nombre important de dossiers à traiter par la cour.

L’option de report a néanmoins vite été écartée par les avocats, à l’instar de Me Bakouri Amirouche qui assurait la défense de Fersaoui et qui a expliqué avant même le déroulement du procès qui a relevé du pénal au niveau de la sixième chambre correctionnelle: « Cette affaire a déjà fait l’objet d’un report et Farsaoui a déjà accepté d’être jugé par visioconférence. » Au vu des chefs d’inculpation retenu contre lui, Farsaoui risquait jusqu’à dix ans de prison, selon Me Bakouri. Abdelouahab Fersaoui a été poursuivi pour incitation à la violence et atteinte à l’unité nationale sur la base des articles 74 et 79 du code pénal.

Les avocats ont finalement eu gain de cause puisque le verdict du tribunal de Sidi M’hammed a été annulé et la relaxe de Farsaoui a été prononcée à la grande satisfaction de sa grande et petite famille.

Un procès en signe d’espoir pour la liberté de la justice

« Nous sommes entrain de militer pour un Etat de droit, tout le monde le sait. Nous gardons espoir à ce qu’un jour nous serons devant des juges indépendants. A maintes reprises, il y a eu des affaires, où, des hirakistes ont bénéficié de la relaxe car les juges ont fait preuve d’indépendance et sont allé à l’encontre des « Instructions ». A d’emblée expliqué Me Bakouri qui a alors ajouté : « Nous gardons espoir et espérons que le magistrat applique dans ce cas la loi en toute conscience et loin de toute « instruction »

Bien qu’admettant que généralement les juges en première instance sont des juges qui ont au moins vingt ans d’expérience, Me Bakouri nuance néanmoins : « Il n’y a jamais eu de procès sur des bases juridiques depuis le 22 février. » Ajoutant que « L’expérience professionnelle n’est pas dans l’ADN de ce genre de procès. » Et de conclure à quelques heurs de la prononciation du verdict libérateur : « On n’est pas là entrain de parler du droit mais d’indépendance du magistrat. »

Ce dimanche, au seuil de l’enceinte de la Cour d’Alger, où, se déroulait le procès de Fersaoui et de Brahim Daouadji, familles et proches mais et surtout militants du RAJ ont fait le pied de grue, toute une journée durant, en suivant de près et par le biais des avocats, les péripéties de la comparution des deux hirakistes.Un grand suspens émaillait ces longues heures d’attente, meublées tantôt par le passage encourageant de quelques figures emblématiques du Hirak comme le Moudjahid Bouragâa, tantôt par les apparitions furtives d’avocats qui ne manquaient pas de transmettre des messages d’espoir aux présents. Notamment à Madame Fersaoui, présente sur les lieux et qui était à l’affût du moindre signe de dénouement, du moindre message encourageant…Alors que l’heure du couvre-feu imposée par l’épidémie de Coronavirus approchait, l’on ne se décourageait pas pour autant. Amis, proches et militants faisaient la pause devant les caméras de leurs smartphones tout en brandissant les portraits de Fersaoui et de Daouadji, pour immortaliser ces moments intenses. Même «Khalti Baya », la « Maman de tous les hirakistes », était là, brandissant le portrait de Brahim Daouadji, largement libellé du mot Liberté.

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