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Maghreb

Des jeunes tunisiens débattent de l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe

Par Saïd Djaafer
12 février 2017
Enseigner les disciplines scientifques en arabe? Des pour et des contre (ph Wikimedia)

 

L’enseignement des matières scientifiques dans les établissements d’enseignement secondaires tunisiens en langue arabe a fait l’objet d’un débat organisé, samedi à Tunis, à l’initiative de l’Association Internationale pour l’Education en Débat au Moyen-Orient et Afrique du Nord (IDEA MENA) en partenariat avec le Forum des jeunes juristes.

 

 

Le débat auquel ont participé deux groupes de jeunes membres du forum des jeunes juristes plaidant l’un en faveur de l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe, l’autre contre, était une occasion pour discuter et argumenter des thèses différentes dans le cadre du respect mutuel.

 Dans une déclaration à l’agence TAP, Abir Majrouh, membre du Forum des jeunes juristes et étudiante en droit privé a indiqué que ce genre de débats aide les jeunes à renforcer leurs compétences communicationnelles et leur apprend à savoir dialoguer et à respecter la différence.  ”Le débat autour de sujets différents entre les jeunes est un véritable moyen de lutte contre l’extrémisme intellectuel “, a-t-elle souligné.

De son côté, Bassem Souissi, président du forum des jeunes juristes et membre du groupe plaidant contre l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe a fait remarquer qu’il ne suffit pas d’être pour ou contre mais il faut argumenter et proposer des solutions alternatives convaincantes.

 ” Il est vrai que nous sommes contre l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe mais il faut expliquer pourquoi. Si l’arabe est notre langue maternelle, elle n’est pas ouverte sur le monde et donc nous proposons l’enseignement de ces matières en langue anglaise et même pas en langue française puisque l’anglais est une véritable langue internationale et sa maitrise nous ouvre plusieurs perspectives à l’échelle internationale “, a expliqué le jeune étudiant en droit public.  Bassem Souissi a ajouté que la participation à de tels débats permet aux jeunes de s’exprimer et de faire parvenir leurs voix.

 

Changer l’image de jeunes « démissionnaires » de la vie publique

 

 ” Nous voulons changer l’image des jeunes démissionnaires de la vie politique et publique et manifester notre capacité à occuper des postes politiques et à participer à l’élaboration des politiques publiques “, a-t-il signalé.

 Mustapha Kammoun, 21 ans étudiant en ingénierie et programmation fait, quant à lui, partie du groupe plaidant en faveur de l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe.  ” Des études ont révélé qu’avant l’âge de 18 ans, l’enseignement des matières scientifiques dans la langue maternelle est beaucoup plus facile à assimiler. Lorsque l’enseignement de ces matières est assuré en langue étrangère, l’apprentissage est limité à la définition des concepts “, a-t-il soutenu.

 Pour sa part, Mohamed Malek Msahel, responsable communication à IDEA MENA a souligné que comme toute autre forme de débats, le débat des politiques publiques s’appuie sur des sujets controversés. Il aide, selon lui, les débatteurs à acquérir et à développer des compétences importantes comme la pensée critique, l’écoute active, la construction d’arguments, et le plaidoyer.

 ” Ce débat est différent des autres types de débat vu qu’il repose sur l’utilisation massive de preuves et se concentre plus sur le contenu que sur le langage corporel “, a-t-il dit.

 L’intervenant a indiqué que IDEA MENA en partenariat avec le ”Forum des Jeunes Juristes ” veut faire connaitre le modèle du débat des politiques publiques auprès des jeunes, comme un moyen efficace pour les intégrer dans le processus de prise de décision, et comme un outil pertinent qui leur permettra d’acquérir les compétences essentielles à la proposition de solutions pratiques aux enjeux divers.  IDEA est une organisation internationale créée en 1999 qui a pour missions de former les jeunes aux débats.

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