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Des patrons algériens et italiens veulent un axe d’investissement Afrique-Méditerranée-Europe

Par Amar Ingrachen
11 janvier 2019
Des patrons algériens et italiens veulent un axe d’investissement Afrique-Méditerranée-Europe

« L’avenir de l’Europe est au sud de la Méditerranée et l’avenir des pays du sud de la Méditerranée est avec l’Europe », a déclaré le représentant de l’IPEMED.

A l’occasion des «MED BUSINESS DAYS », rencontre tenue hier à l’hôtel El Aurassi à Alger sous la houlette l’Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises (BUSINESSMED) et de la Confédération Générale des Entreprises (CGEA), l’accent a été mis sur la coopération Nord-Sud.

 A l’ouverture de cette rencontre qui a regroupé plus de 600 chefs d’entreprise, dont plus de 150 venus de l’étranger parmi lesquels une délégation de 40 hommes d’affaires italiens conduite par Vincenzo Bocchia, le patron de la Confindustria, Saida Neghza, présidente de Business Med et de la CGEA, a indiqué que « l’avenir de la région méditerranée dépend la coopération entre les pays», car, a-t-elle, insisté, il ne s’agit plus d’un choix aujourd’hui, mais d’une nécessité ». « Nous avons le devoir de mutualiser nos efforts pour offrir à nos pays respectifs la part de progrès qu’ils méritent », a-t-elle plaidé en invitant les gouvernements et hommes d’affaires des pays de la région à « sortir des conclaves protocolaires et des diplomaties de façade et à prendre le destin de la Méditerranée en main. »

La verticale Afrique-Méditerranée-Europe doit se mettre en place

Cette vision, Jean Louis Guigou, délégué générale de L’institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED), la partage parfaitement. Il considère en effet qu’il est plus qu’urgent que la Verticale AME ( Afrique-Méditerranée-Europe) se mettent en place.

« Le vrai avantage pour les entreprises européennes, ce n’est pas d’augmenter leurs parts de marché dans les pays du sud de la Méditerranée, notamment ceux du Maghreb, mais de coproduire avec ces pays et de les accompagner dans leur dynamique de  développement.  Ceux qui conçoivent les pays du Sud comme des clients sont condamnés à échouer», a-t-il indiqué.

Il a rappelé, en outre, que plusieurs gouvernements européens ainsi que la Commission européenne soutiennent désormais cette vision. Selon Jean Louis Guigou, de même que l’Amérique du Nord travaille avec l’Amérique du Sud, l’Asie du Nord travaille avec l’Asie du Sud, il est primordial que l’Europe travaille avec l’Afrique.  « Le monde s’organise, depuis la chute du mur de Belin, en quartier d’Orange Nord-Sud. Les pays développés du monde coproduisent et co-développent leur région avec  les pays qui leur sont les plus proches. L’avenir de l’Europe est au sud de la Méditerranée et l’avenir des pays du sud de la Méditerranée est avec l’Europe», a-t-il appuyé.

« L’Algérie doit bénéficier des relocalisations des investissements dans le monde »

Evoquant la réorganisation des priorités de l’Europe en matière d’investissement et rappelant que celle-ci souhaiterait recentrer ses intérêts sur les pays de la Méditerranée, notamment ceux du Sud, Jean-Louis Guigou a fait savoir que « 80 millions d’emplois vont quitter la Chine dans les prochaine années ».

 « Ces 80 millions qui vont quitter la Chine vont s’installer en Afrique. Il faut que les pays du Maghreb bénéficient de cette relocalisation. L’Algérie a tous les avantages pour attirer une bonne partie de ces investissements et en tirer les plus grands bénéfices», a-t-il assuré, invitant les entrepreneurs et les décideurs algériens à regarder de ce côté et à ne rater aucune opportunité.

Saida Neghza a elle aussi plaidé pour une politique d’investissement plus cohérente et plus claire afin d’attirer les investissements étrangers en Algérie. « Le monde n’est pas figé. Les investissements se délocalisent et se relocalisent. La dynamique est forte. L’Algérie a tous les moyens d’attirer les investissements dont elle a besoin pour son développement mais aussi pour absorber les dizaines de milliers de diplômés que nos universités et nos centres de formations produisent chaque année. Nous avons des richesses et nous avons des lois qui sont suffisamment cohérentes pour les protéger. On doit désormais produire une politique cohérente pour attirer les investissements et aller de l’avant», a-t-elle recommandé.

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