Les banques algériennes redoublent d’efforts pour séduire la diaspora et mobiliser son épargne. Mardi, la Banque nationale d’Algérie a dévoilé une gamme complète de produits bancaires islamiques, après plusieurs années de tentatives pour convaincre les Algériens de l’étranger de rapatrier leurs capitaux. Baptisée « Bladi dz », cette offre tente de combiner deux leviers : la conformité à la charia, de plus en plus recherchée, et la facilité de gestion à distance.
Le dispositif repose sur trois piliers. D’abord, une palette de comptes conformes à la charia : compte chèque, compte épargne et compte investissement. Ensuite, des formules de financement immobilier selon les principes de la mourabaha, de l’ijara et de l’istisna’a, qui permettent d’acquérir un bien en Algérie sans recourir au prêt à intérêt classique. Enfin, un arsenal d’outils numériques modernes incluant cartes bancaires CIB, banque en ligne, services par SMS et application de paiement sans contact.
La BNA cible une demande précise : celle des Algériens de l’étranger qui veulent acheter un bien au pays sans avoir à s’y déplacer constamment. Préparer un retour à la retraite, se construire un patrimoine ou garder un pied-à-terre familial, tout se fait désormais à distance, depuis Paris, Marseille ou Montréal.
Gestion à distance et services instantanés
En pratique, ouvrir un compte islamique chez la BNA permet de gérer son argent depuis l’étranger sans complications. Les clients peuvent effectuer leurs transactions locales en Algérie, mettre leur épargne à l’abri, piloter leur compte en ligne, demander un financement immobilier réservé aux non-résidents, payer en toute sécurité sur internet ou dans les commerces, recevoir des alertes en temps réel sur leurs opérations, et transférer de l’argent instantanément. Un package qui promet autonomie et réactivité, deux atouts pour ceux qui gèrent leurs affaires à des milliers de kilomètres.
Le BNA mise ainsi sur la finance islamique pour capter une partie de l’épargne des Algériens de l’étranger, dans un contexte où les banques algériennes cherchent à diversifier leurs sources de financement et à mobiliser les capitaux de la diaspora.