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Discours intégral du chef de l’Etat-major de l’armée

Par Maghreb Émergent
17 juin 2019

 « Une des lignes de conduite que l’Armée Nationale Populaire veille à respecter est l’attachement résolu aux solutions légales et constitutionnelles pour résoudre la crise que traverse l’Algérie. Il s’agit de principes auquel on ne peut déroger et dont nous ne nous lasserons jamais de réitérer en toute confiance et avec détermination. Et je sais pertinemment que la grande majorité du peuple algérien adopte ces mêmes valeurs, qui sont nobles et judicieuses. 

   Nous avons affirmé à maintes reprises que les clés de sortie de cette crise se trouvent entre les mains de ceux qui nourrissent en eux-mêmes la vertu de l’altruisme, soit le rejet de tout égoïsme, qu’il soit centré sur une personne, un parti ou autre, en faisant prévaloir l’intérêt de l’Algérie au-dessus de tout autre intérêt. Et il est évident que la clé la plus importante est précisément la voie du dialogue entre tous les acteurs sérieux et sincères. 

   Nous ne nous lasserons jamais de dire que la priorité aujourd’hui consiste à accélérer l’élection d’un Président de la République dans les délais possibles constitutionnellement et acceptables dans le temps. Ces délais ont atteint aujourd’hui leur limite et il appartient aux Algériens fidèles à leur patrie de trouver maintenant, la voie la plus efficace pour y aboutir. Je rappellerai encore une fois que trouver ces voies qui mèneraient aux présidentielles ne peut se faire qu’à travers le dialogue dont les résultats pourront satisfaire la majorité du peuple algérien, soit des résultats consensuels pour aboutir à une solution consensuelle au service de l’Algérie et de ses intérêts. 

   L’organisation des élections présidentielles dans les brefs délais et dans les meilleures conditions de transparence et de crédibilité constitue un élément fondamental que requiert la véritable démocratie à laquelle ne croient pas, malheureusement, certains adeptes de la surenchère politique et idéologique qui considèrent les élections comme un choix plutôt qu’une nécessité. C’est là le summum du paradoxe intellectuel et politique, car il n’y a guère de démocratie sans élections libres et intègres, sauf si la démocratie signifie s’enliser dans le bourbier de la cooptation». 

 «Aussi et pour rejoindre la rive d’une démocratie réelle dans toute sa mesure et sa dimension, il serait plus judicieux de dire qu’il y a lieu de réunir toutes les conditions nécessaires pour tenir des élections pluralistes, précédées par des discussions constructives et un dialogue serein et calme permettant au citoyen d’accorder sa voix à celui qu’il considère apte à conduire le pays sur la voie de la prospérité et du progrès. Tel est l’axe principal autour duquel devront se fédérer toutes les énergies, avec détermination et résolution, voire avec abnégation, de façon à ne pas décevoir les attentes du peuple algérien. 

   Ce digne peuple à qui il appartient de faire attention et prendre ses gardes de certaines personnes et entités qui continuent à faire montre d’une opposition fondée uniquement sur le dénigrement d’autrui ou la formulation de nouvelles revendications et de propositions qui ne sont guère adéquates voire pas du tout objectives, qui s’inscrivent dans le cadre des pratiques non constructives tendant sciemment à faire perdurer la crise que nous confrontons, oubliant que c’est au nouveau Président seul que revient la tâche de traduire concrètement sur le terrain le programme détaillé et précis des réformes, sur lequel il aurait fondé sa candidature et que le peuple algérien élirait suivant le contenu de son programme ; ce qui requiert nécessairement d’avancer et en toute diligence vers un dialogue inclusif, afin de permettre la concrétisation de cette échéance électorale capitale. Un dialogue qui réunit la classe politique, la société civile et les personnalités nationales et qui sera l’unique voie vers une rupture effective, à laquelle ne cesse d’appeler le peuple algérien, avec tout ce qui est préjudiciable et néfaste, grâce à laquelle nous pourrons éviter tout ce qui va à l’encontre de l’intérêt suprême du pays, et adopter une approche nationale de par son contenu et moderne de par ses moyens et sa pertinence, pouvant être appliquée à la politique et à l’économie, voire à la vie sociale et culturelle». 

« A cet effet, il y a lieu d’affirmer encore une fois la détermination de l’institution militaire à accompagner la justice, avec une ferme conviction et un sens élevé du devoir, ainsi que de la protéger de façon à lui permettre d’exécuter convenablement ses missions et s’acquitter judicieusement de son rôle de moralisateur, en déterrant tous les dossiers et en les traitant en toute équité quelles que soient les circonstances, de façon à faire comparaitre devant la justice tous les corrompus quels que soient leur fonction ou leur rang social. 

   Partant du fait que la lutte contre la corruption n’admet aucune limite et qu’aucune exception ne sera faite à quiconque, cette voie sera celle que l’institution militaire veillera à entreprendre avec détermination, posant ainsi les jalons de l’affranchissement de l’Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue des prochaines élections présidentielles. 

   Permettre à la justice de traiter les lourds dossiers de corruption et mener ses missions à terme, est un devoir national dont l’institution militaire ressent, devant Allah, l’histoire et le peuple, l’impératif d’accomplir, quelles que soient les circonstances. Il apparait clair aujourd’hui au peuple algérien à travers tous ces dossiers présentés devant la justice qu’il a été procédé par le passé et de manière délibérée, à la mise en place des conditions propices à la pratique de la corruption. Il apparait également à travers cela que ce qu’on appelait à l’époque réforme de la justice n’était malheureusement que des paroles en l’air et des réformes creuses qui, bien au contraire, ont encouragé les corrompus à persister dans leurs méfaits et ont été parrainés pour empiéter les droits du peuple et enfreindre les lois délibérément sans crainte et sans aucune conscience. 

   L’heure des comptes est arrivée et le temps d’assainir notre pays de toute personne malhonnête qui s’est laissée tentée de troubler la vie quotidienne du peuple algérien par de telles pratiques et de tout ce qui a obstrué les horizons face aux Algériens et semé la peur, voire le désespoir en l’avenir».

« Il s’avère maintenant que la cause fondamentale de la crise économique dont souffre notre pays est un problème de gestion en premier lieu, à savoir que les deniers publics étaient pour certains gestionnaires, de l’argent commun, voire permis, où ils se servaient à volonté quand ils voulaient en toute impunité et sans contrôle ou considération envers le poids de la responsabilité dont ils portent le fardeau. 

   En effet, la responsabilité dans sa définition la plus large, la plus exhaustive et la plus correcte est d’honorer sa parole et avoir bonne conscience et c’est une qualité qui permet à l’homme d’être à la hauteur de son engagement. La responsabilité, dans son sens le plus profond, c’est tenir également son engagement et rester fidèle au serment. Mais ce qui parait étrange, c’est que le gravité des dossiers présentés devant la justice aujourd’hui démontre que les concernés par ces dossiers ont perdu tous les attributs de l’engagement, et les exigences de la responsabilité, du fait de la mise à profit de leurs fonctions, leur influence et leur pouvoir pour transgresser les lois et enfreindre leurs limites et leurs règles. 

   Cette gestion illégale a permis de créer des projets stériles et sans intérêts réels pour l’économie nationale. Ils ont été octroyés de manière sélective, et à des montants astronomiques sous forme de crédits, ce qui a perturbé la cadence du développement en Algérie. Ces pratiques viciées et immorales sont en parfaite contradiction avec la teneur des discours hypocrites de ceux qui les tenaient». 

 

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