Plus de 24 000 touristes ont séjourné à Djanet cette année. Un volume encore limité à l’échelle nationale mais révélateur d’un mouvement de fond, celui du retour du tourisme saharien comme secteur porteur dans le Sud algérien.
Selon les données de la direction du tourisme de Djanet, la wilaya a accueilli 24 183 touristes, dont 9 138 étrangers issus d’une cinquantaine de nationalités. « Ces flux témoignent d’un regain d’intérêt pour la destination et d’un effet d’entraînement sur l’économie locale », souligne Lamine Hammadi, directeur du Tourisme et de l’Artisanat, cité par l’APS.
Un secteur à nouveau moteur
Longtemps marginalisée dans les priorités économiques, la filière touristique commence à peser dans les équilibres du Sud. À Djanet, chaque saison apporte désormais des revenus directs aux guides, artisans, transporteurs et hébergeurs, mais aussi aux petites entreprises de services : restauration, maintenance, logistique, numérique. La reprise, amorcée depuis la réouverture post-Covid, se consolide grâce à une demande étrangère stable, notamment européenne et asiatique, pour les circuits sahariens du Tassili : Issendilène, Iherir, Tikoubaouine, Sefar, ou encore la Tadrart Rouge.
Ce tourisme d’aventure, autrefois confidentiel, s’institutionnalise peu à peu. Les agences locales fonctionnent à guichets pleins en haute saison, les prix des prestations augmentent, et l’artisanat traditionnel (bijoux, cuir, poterie) retrouve un marché. Dans une région où l’emploi public reste dominant, cette dynamique privée crée une respiration économique.
Des capacités encore fragiles
La wilaya ne dispose que de 513 lits répartis sur cinq établissements hôteliers, un volume très en deçà des standards régionaux. Les projets d’investissement restent timides : deux campings sont en chantier à Bordj El-Haouès, censés compléter l’offre d’hébergement et capter le flux croissant de visiteurs. Les acteurs locaux plaident pour une politique d’incitation fiscale et une amélioration des liaisons aériennes, Djanet restant tributaire de dessertes irrégulières et de coûts de transport élevés.





