Les partenaires commerciaux des États-Unis se préparent activement à l’annonce imminente de nouveaux droits de douane par l’administration Trump, prévue pour mercredi 2 avril. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la stratégie commerciale américaine initiée depuis janvier, caractérisée par une approche transactionnelle qui a déjà ciblé plusieurs économies majeures, dont les partenaires historiques des USA.
Les données économiques actuelles montrent une mobilisation significative des partenaires commerciaux pour anticiper différents scénarios. Taïwan illustre cette démarche préventive, comme l’a précisé le ministre des Affaires économiques Kuo Jyh-huei : « Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées […] Tous les scénarios ont été analysés pour identifier les réponses appropriées. »
Pour sa part, l’Union européenne adopte une posture défensive comparable. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a clairement indiqué disposer « d’un plan solide » de mesures de représailles si nécessaire, tandis que la France, par la voix de son ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, affirme que « l’Europe devra répondre pour pouvoir être dans un rapport de forces. »
Diversité des approches et tentatives d’apaisement
Le panorama des réactions internationales révèle une hétérogénéité stratégique. Le Vietnam a procédé à une réduction préventive de ses droits de douane, le Japon met en place 1.000 « guichets de consultation » pour soutenir ses entreprises et le Mexique sollicite le maintien de l’ACEUM, zone de libre-échange nord-américaine
Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte d’incertitude entretenu par Donald Trump qui, tout en promettant d’être « très gentil », a indiqué que les droits de douane américains seraient « plus bas » et dans certains cas « nettement plus bas » que ceux imposés par d’autres États. Cette déclaration semble nuancer sa promesse initiale de droits « strictement réciproques ».
Impact sur les marchés financiers et reconfiguration des alliances
Les indices boursiers asiatiques et européens ont connu un léger rebond mardi après un net recul la veille, traduisant la prudence des investisseurs. Selon Chris Weston du courtier Pepperstone, ces derniers « privilégient la gestion du risque et continueront d’ajuster leur exposition » dans l’attente d’informations précises.
Cette situation génère parallèlement une reconfiguration des alliances commerciales stratégiques. Un exemple significatif : l’annonce par Pékin, Tokyo et Séoul d’accélérer leurs négociations pour un accord de libre-échange, illustrant la recherche de nouveaux équilibres face à la première puissance économique mondiale.
Mesures déjà engagées et prochaines échéances
Le bilan des mesures protectionnistes américaines depuis janvier 2025 comprend déjà l’augmentation des droits sur les produits chinois, des restrictions sur certaines importations canadiennes et mexicaines et des taxes supplémentaires sur l’acier et l’aluminium toutes origines confondues.
L’échéance critique du jeudi 4h01 GMT marque la prochaine étape décisive avec l’imposition prévue de 25% de taxes additionnelles sur l’automobile étrangère et les pièces détachées, un secteur particulièrement sensible pour de nombreuses économies exportatrices.
Cette succession de mesures protectionnistes s’inscrit dans la vision économique du président Trump, pour qui le déficit commercial américain constitue la preuve d’un déséquilibre fondamental dans les relations commerciales internationales, nécessitant selon lui une correction significative.
Avec AFP