L’Algérie cherche à dépasser le stade de l’exportation brute de ses ressources pour entrer dans une logique de transformation industrielle. C’est dans cet esprit qu’une délégation du groupe chinois Kibing Group a présenté, mardi, au ministère de l’Énergie, un projet d’usine de verre solaire intégrée à une unité de valorisation du sable de silice ultrapure.
Le projet repose sur deux volets complémentaires : une capacité de 1,53 million de tonnes de verre solaire par an et une unité de 1,08 million de tonnes de sable de silice traité et valorisé localement. L’objectif affiché est clair : capter sur place une ressource stratégique, en l’intégrant dans une chaîne de production orientée vers l’industrie solaire.
Cette approche répond à une double logique. D’une part, réduire la dépendance aux importations de verre solaire, qui pèse sur les projets photovoltaïques en Algérie. D’autre part, créer une filière nationale autour d’une ressource abondante, en favorisant les sous-traitants locaux et en ciblant un taux d’intégration de 90 %.
Dans une économie encore dominée par les hydrocarbures, l’initiative illustre une volonté de diversification à travers la transformation de matières premières. L’idée n’est pas seulement de valoriser le sable de silice, mais d’en faire un maillon structurant d’une industrie solaire locale, capable de fournir les futures centrales photovoltaïques et, potentiellement, d’alimenter des marchés régionaux.
Les autorités ont insisté sur la nécessité de traduire cette vision en projets concrets. Des consultations techniques sont prévues afin de mesurer la viabilité industrielle et financière de cette chaîne de valeur. Si le projet venait à se réaliser, il pourrait constituer une étape importante dans la création d’un écosystème solaire en Algérie.