Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), rentrera demain, dimanche 16 mars 2025, dans un mouvement de grève.
Annoncé lundi 3 mars dans un communiqué, le mouvement de contestation avec une grève prévue pour les journées du dimanche 16 et du mercredi 19 mars 2025, accompagné de rassemblements à l’intérieur des établissements scolaires, est maintenu, selon des sources syndicales.
D’après le même communiqué, le syndicat a également décidé de boycotter la remise des notes des évaluations continues, des devoirs et des examens, tout en s’engageant à informer directement les élèves des résultats.
Lors de son assemblée générale, tenue fin février 2025, le CNAPESTE a rappelé ses revendications en 13 points, portant sur divers aspects tels que les « catégories, missions, fautes professionnelles, sanctions et promotions ».
Dans son communiqué, le CNAPESTE a également dénoncé avec fermeté les atteintes à la liberté syndicale et au droit de grève. Il a protesté contre l’arrestation de plusieurs syndicalistes lors des dernières manifestations organisées dans le cadre de la grève cyclique de l’intersyndicale.
Mise sous contrôle judiciaire du coordinateur du CNAPESTE et son collègue
Parmi les faits les plus marquants, la mise sous contrôle judiciaire de Messaoud Boudiba, coordinateur national du CNAPESTE, et de son collègue Boubaker Habet, secrétaire national chargé des conflits au sein du même syndicat.
D’ailleurs, le tribunal de la wilaya de M’sila a décidé, le 10 mars 2025, de maintenir la mesure de contrôle judiciaire prononcée le 26 février par le tribunal de la même ville contre Messaoud Boudiba et son collègue Boubekeur Habet.
Le juge d’instruction du tribunal de Hammam Dhalaa, dans la wilaya de M’sila, a pris cette décision le 26 février dernier, à la suite de leur arrestation lors d’un rassemblement devant la direction de l’éducation de M’sila.
Ils sont soumis à une présentation bihebdomadaire devant la justice de cette même wilaya et interdits de toute déclaration publique. Pourtant, Boudiba réside à Boumerdès et Habet à Bouira. Lors de leur appel, ils ont sollicité le transfert de leur obligation de signature vers leurs lieux de résidence, mais leur demande a été rejetée. Ils doivent donc se rendre deux fois par semaine à M’sila pour signer, malgré la contrainte des déplacements.
De son côté, l’intersyndicale de l’éducation avait pris la décision de geler temporairement la grève cyclique de deux jours par semaine, entamée le 11 février 2025. Cette action regroupait quatre syndicats : le CNAPESTE, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le Conseil des Enseignants des Lycées Algériens (CELA) et l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (Madjal).
L’intersyndicale avait expliqué cette décision par la volonté de donner une chance au dialogue avec le ministère de l’éducation, à condition que ce dernier respecte le calendrier promis pour la révision du statut particulier et du régime indemnitaire relatifs au secteur. Elle a également dénoncé la répression dont sont victimes les syndicalistes et appelé l’ensemble des enseignants à rester mobilisés.
A noter que le ministère de l’Éducation nationale a déclaré le 17 février dernier que les syndicats ayant appelé à une grève dans le secteur ne sont pas « représentatifs » et n’ont donc pas le droit de recourir à ce mode d’action. Dans un communiqué officiel, le département ministériel s’est appuyé sur une « décision du ministère du Travail » pour justifier cette position. Une déclaration largement critiquée par les syndicalistes.