Le ministère de l’Éducation nationale a déclaré ce lundi 17 février 2025 que les syndicats ayant appelé à une grève dans le secteur ne sont pas « représentatifs » et n’ont donc pas le droit de recourir à ce mode d’action. Dans un communiqué officiel, le département ministériel s’est appuyé sur une « décision du ministère du Travail » pour justifier cette position.
« Le ministre a indiqué dans le même contexte que le ministère avait officiellement informé les syndicats suivants : le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), l’Organisation algérienne des enseignants de l’éducation (Madjal) et le Conseil des enseignants des lycées algériens (CELA), qu’ils n’étaient pas représentatifs sur la base d’une décision du ministère du Travail », précise le communiqué.
Le ministère met en garde contre toute tentative de grève qu’il considère comme une « violation de la loi », précisant que des « mesures légales en vigueur » seront appliquées en cas de non-respect de cette directive.
Le CNAPESTE a maintenu son appel à une grève générale les 17 et 18 février, accompagnée de rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas de Tizi Ouzou, Oran, Constantine et Laghouat. De son côté, le bureau de Tizi Ouzou du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a opté pour une grève de trois jours, du 17 au 19 février, avec une manifestation prévue le 19 devant la direction de l’éducation locale.
Ces mouvements de protestation s’inscrivent dans une mobilisation plus large initiée par les quatre syndicats – le CNAPESTE, le SNAPEST, le CELA et Madjal – qui avaient déjà entamé une grève de deux jours par semaine depuis le 11 février. Les enseignants revendiquent une refonte des statuts particuliers et du régime indemnitaire du secteur, avec une application rétroactive des mesures à partir de janvier 2024, ainsi qu’une revalorisation des primes et indemnités.
Cette déclaration du ministre de l’Éducation intervient au lendemain de l’annulation d’une grève nationale qui devait être observée dans le secteur de la santé les 17 et 18 février. Cinq syndicats, avaient initialement appelé à la mobilisation pour dénoncer les nouveaux statuts particuliers publiés récemment au Journal officiel.
Face au mécontentement des professionnels de la santé, le ministre Abdelhak Saïhi avait annoncé la mise en place d’une commission chargée d’examiner leurs revendications. En réponse, quatre des cinq syndicats impliqués ont décidé de suspendre leur mouvement.
Si la contestation dans le secteur de la santé semble avoir trouvé une issue temporaire, celle de l’éducation reste entière. Le bras de fer entre les syndicats et le ministère de l’Éducation pourrait ainsi se poursuivre dans les jours à venir.