En pleine crise de connaissances et de gouvernance, l'économie algérienne se perd en conjecture (Conférence) | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

En pleine crise de connaissances et de gouvernance, l’économie algérienne se perd en conjecture (Conférence)

Par Maghreb Émergent
25 décembre 2020

Quelle place économique pour l’Algérie dans l’accélération du progrès technologie ? Une problématique débattue par un panel d’experts et économistes, lors du 15ème congrès de la confédération générale des finance (CGF), tenu mercredi 23 décembre à l’Institut SCIQUOM à Rouiba (Est d’Alger).

Les experts ont unanimement relevé la persistance, depuis longtemps, d’une « crise de connaissances, de gouvernance » et principalement « un retard dans le développement social et humain » en Algérie. Des problématiques, qui freinent toute volonté politique pour faire figurer l’Algérie dans la liste des pays qui progressent.

Ammar Hadj-Mansour, P-DG de l’Institut SCIQUOM, spécialisé en Management et conseil en stratégie d’entreprise, estime que « les nations prospères et les plus riches sont celles qui sont bien équipées en démocratie, en connaissances et en capital humain ». Les pays pauvres, quant à eux, « comptent uniquement sur leurs ressources naturelles et leur main d’œuvre », considérées comme un « capital artificiel ». Selon l’expert, « notre pays et notre culture sont riches en ressources, mais il reste pauvre en connaissance ».

Ce constat, bien réel, est cristallisé par le phénomène du « le retrait de l’élite » de la vie économique et politique du pays, tel expliqué par l’expert en question, qui explique que l’Algérie, dans son mode de gouvernance, « n’a pas investi dans l’épanouissement du capital humain ». Donc, « le mal profond », qu’a vécu et vie toujours l’économie algérienne, « est relatif à la faiblesse en management et à la faiblesse en leadership. Notre pays est en égarement à cause des mauvais choix », regrette-il.

La solution pour Ammar Hadj-Messaoud, réside dans « le changement du mode de gouvernance. Celui des institutions et des entreprises ». La clé de sortie, selon l’expert, est l’investissement dans « le capital humain et le capital social ». Il y a eu notamment, « l’adoption d’une nouvelle vision, celle de l’excellence du management et le pouvoir politique positif ».

L’agriculture : l’atout perdu

Intervenant également lors du congrès de la CGF, Mohamed Henni, vice-président de GRFI Filaha-Innov et expert agricole, a fait état de la situation de la gouvernance dans le domaine agricole. D’autant plus que l’agriculture bénéficie d’un statut stratégique dans la politique du pays.

Comme son prédécesseur, Mohamed Henni affirme que depuis l’indépendance et jusqu’à présent, « l’Algérie n’a pas de modèle agricole, ni une vision à suivre ». Pour éclairer plus sur cette problématique, Mohamed Henni a cité l’exemple des normes de répartition des terres agricoles. Celle-ci exige 1 hectare de terre cultivable par habitant pour assurer une sécurité alimentaire, alors qu’en Algérie, nous comptons près de 12 millions hectares cultivables sur plus de 40 millions d’habitant.

Par ailleurs, l’expert a alerté sur la dilapidation des terres agricoles, surtout le long du bassin de la Metidja, allant de de la wilaya de Bouira jusqu’à Cherchell (Tipasa). Des terres envahies par le béton, l’abandon et la spéculations ». Mohamed Henni estime que « la pire des régressions pour un pays, c’est celle de bâtir une ville sur des terres agricoles ».

Quel partenariat avec l’Afrique ?

L’avocat d’affaire et président de la CGF, Karim Mahmoudi à son tour a exposé un bilan sur la présence algérienne dans le continent africain. Le constat n’était pas favorable pour l’Algérie, en comparaison, avec celui des pays de l’Afrique du nord.

Selon ses propos : « L’Algérie n’a pas de place en Afrique. Car notre présence humaine et diplomatique est très limitée, par rapport à la présence marocaine, égyptienne, française et libanaise ». Car souvent, les représentations diplomatiques sont sous l’emprise du sécuritaire et du politique, au détriment des soutiens économiques aux entreprises et aux personnes ».

PaysChiffre d’AffaireEntreprisesPersonnes
Egypte4,5 M$22005 millions
Maroc4 M$55001,8 millions
Tunisie2 M$3250150 000
Algérie850 millions $10020 000 dont ½ non-résidents


ARTICLES SIMILAIRES

Actualités

Algérie: Tebboune refuse le détournement des terres agricoles

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tranché. Lors du Conseil des ministres, tenu dimanche 5 octobre 2025, le chef de l’État a refusé que des terres agricoles soient… Lire Plus

Raffinerie pétrolière éclairée au crépuscule, avec colonnes industrielles et panaches de fumée .
Actualités Energie

Le baril de trop : l’OPEP+ défie la logique du marché

En décidant d’augmenter sa production à partir de novembre 2025, l’OPEP+ prend le contrepied d’un marché stable et d’une demande en repli. Le cartel cherche à affirmer son influence face… Lire Plus

euros en Algérie
Actualités

L’euro repart à la hausse sur le marché noir ce lundi 6 octobre 2025

L’euro reprend de la vigueur face au dinar algérien. Ce lundi 6 octobre 2025, les cambistes du marché noir enregistrent une nouvelle hausse après une journée de baisse. Sur les… Lire Plus

Vue aérienne du port de Vigo, en Espagne, principal point d’exportation vers l’Algérie en 2025.
Actualités Algérie

En Espagne, le port de Vigo fait de l’Algérie sa première destination d’exportation en 2025

Le port de Vigo, principal débouché maritime de la Galice, a connu en 2025 une inflexion marquante de ses échanges extérieurs. Pour la première fois, l’Algérie s’est hissée au premier… Lire Plus

Actualités

Prix des œufs : record de l’année sur les marchés algériens

Les prix des œufs continuent de grimper en Algérie. Depuis trois semaines, la tendance haussière se confirme. Sur le marché de gros, la plaque de 30 unités se vend actuellement… Lire Plus