En réponse à Mouloud Hedir: Pascal Lamy nie avoir "arraché" à l'Algérie des "conditions léonines" | Maghreb Émergent

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En réponse à Mouloud Hedir: Pascal Lamy nie avoir « arraché » à l’Algérie des « conditions léonines »

Par Oussama Nadjib
11 mai 2017
Pascal Lamy, ancien directeur de l’OMC et ex-Commissaire européen au commerce (dr)

 

 

M.Pascal Lamy, ancien directeur de l’OMC et ex- Commissaire européen au commerce a réagi à la lettre ouverte de l’économiste algérien, Mouloud Hedir contestant l’idée qu’il aurait « aidé l’Algérie ». Mouloud Hedir avançait deux faits où, selon lui, l’action du M.Lamy aurait été nocive : l’ouverture en matière agricole et les concessions accordées aux entreprises européennes dans le domaine des services.  Dans sa réponse envoyée à Maghreb Emergent, Pascal Lamy conteste ces deux affirmations de Mouloud Hedir. 

 
J’ai lu avec intérêt votre « lettre ouverte » du 17 avril qui porte sur des commentaires d’un récent ouvrage que j’ai co-écrit avec Nicole Gnesotto (« Où va le monde ? », Editions Odile Jacob, février 2017).

Vous y soulignez le retard de l’Algérie à s’insérer dans le système des échanges mondiaux qui se manifeste notamment par sa non-adhésion à l’OMC, point sur lequel nous sommes d’accord.

Vous m’accusez par ailleurs d’avoir, lorsque j’étais Commissaire européen, « arraché » à l’Algérie des conditions léonines dans l’accord bilatéral qui fut négocié à l’époque avec l’Union européenne.

Vous avancez à l’appui de votre thèse deux arguments factuels, dont j’ai le regret de vous faire savoir qu’ils sont tous deux inexacts.

  – L’ouverture algérienne en matière agricole résultat de cette négociation, fut limitée à certaines positions tarifaires (environ 200 sur 743), y compris en y incluant certaines restrictions quantitatives. Nulle trace d’une consolidation à un taux maximal de 30%, contrairement à ce que vous écrivez.

  – En matière de services, les engagements de traitement équitable pour les entreprises européennes figurant dans l’accord au titre du régime de investissements ne s’appliquent qu’aux entreprises établies en Algérie et sont identiques aux garanties données à d’autres partenaires, tels que la Chine, l’Iran, la Jordanie ou l’Egypte. Nulle trace d’une concession algérienne exceptionnelle, donc.

Je tiens à porter ces précisions à l’attention de vos lecteurs.

Pascal Lamy

 

La lettre ouverte de Mouloud Hedir à Pascal Lamy

 

 

 

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