Dans un article publié le 16 avril 2025 dans The National Interest, l’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis Sabri Boukadoum expose la stratégie énergétique ambitieuse de l’Algérie, articulée autour du maintien de sa puissance dans les hydrocarbures tout en opérant un virage vers les énergies renouvelables.
À l’occasion du Forum Énergie Algérie–États-Unis 2025, organisé à Houston, l’Algérie a présenté sa feuille de route visant à consolider sa position comme acteur régional et mondial de l’énergie. Avec 12,2 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole et des exportations de gaz naturel dépassant les 50 milliards de m³ par an, l’Algérie joue un rôle clé dans la sécurité énergétique de l’Europe, notamment grâce aux pipelines TransMed (vers l’Italie) et Medgaz (vers l’Espagne).
Selon la même source, le gouvernement prévoit 50 milliards de dollars d’investissements dans le secteur des hydrocarbures sur les quatre prochaines années, tout en lançant un appel d’offres (“Algeria Bid Round 2024”) pour de nouveaux blocs d’exploration.
Mais la stratégie va au-delà des fossiles. « L’Algérie veut que 27 % de son électricité provienne des énergies renouvelables d’ici 2035, en s’appuyant sur son énorme potentiel solaire (environ 2 500 kWh/m²/an). Elle a ainsi lancé un projet solaire de 1 gigawatt, capable d’alimenter plus de 250 000 foyers, et déployé des installations hors réseau dans les zones éloignées » a indiqué Boukadoum.
En parallèle, le pays entend devenir un leader de l’hydrogène vert en Europe grâce au SoutH2 Corridor, un projet de pipeline en partenariat avec l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. Objectif : produire plus d’un million de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2040, soit 10 % de la demande européenne projetée.
« L’Algérie investit aussi dans la désalinisation de l’eau (plus de 5 milliards de dollars) et dans l’extension de son réseau de transport d’énergie avec près de 35 000 kilomètres de lignes d’ici 2030. Pour faciliter l’investissement étranger, l’État a créé SHAEMS, une entreprise publique dédiée à la gestion des projets d’énergies renouvelables » rappelle-t-il.