L’Algérie intensifie ses efforts vers un modèle énergétique plus durable. Cette orientation s’est confirmée lors d’une récente rencontre entre Noureddine Yassaâ, Secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables, et Natasha Van Rijn, représentante résidente du PNUD en Algérie. Cette réunion renforce une collaboration déjà bien établie entre les deux parties.
Cette stratégie nationale repose sur un objectif particulièrement audacieux. Le pays vise la production de 15 000 MW d’énergies renouvelables d’ici 2035. Ce volume représentera près de 27% de la production électrique, contre seulement 0,94% actuellement.
Pour atteindre ces objectifs, l’Algérie prévoit la construction de 21 centrales photovoltaïques d’une capacité de 3 200 MW. À cela s’ajoutent 15 centrales solaires totalisant 2 000 MW. Le programme comprend également l’hybridation de centrales diesel dans le sud du pays.
Bien que le chemin soit encore long, les premiers résultats de cette transition sont déjà visibles. Le pays dispose actuellement d’une capacité installée de 601 MW en énergies renouvelables. Le solaire photovoltaïque représente 88,5% de cette capacité.
Une coopération structurée autour de quatre domaines clés
Pour assurer cette dynamique, la collaboration entre l’Algérie et le PNUD s’articule autour de quatre axes stratégiques. Cette approche multidimensionnelle a été réaffirmée durant la rencontre d’hier. Le premier domaine concerne l’innovation et l’entrepreneuriat. L’APRUE et le PNUD ont signé plusieurs conventions pour stimuler l’efficacité énergétique, notamment dans le bâtiment. Ces initiatives encouragent la création d’entreprises spécialisées et le développement d’un tissu économique local dans ce secteur prometteur.
En parallèle, un travail de modernisation du cadre réglementaire est en cours. Cette réforme vise particulièrement le secteur immobilier. L’objectif est d’adapter les normes de construction et de rénovation aux exigences d’économie d’énergie. Ce chantier est crucial pour réduire la consommation nationale à long terme.
Le troisième axe porte sur l’hydrogène vert, une énergie d’avenir. L’Algérie, avec ses vastes ressources solaires, ambitionne de devenir un acteur majeur dans ce domaine. Le pays s’est fixé un objectif d’exportation de 1,2 million de tonnes d’ici 2040. Cette perspective pourrait transformer profondément son industrie et ses exportations énergétiques.
Enfin, la mobilité propre constitue le quatrième pilier de cette coopération. Des avancées significatives ont déjà été réalisées dans ce domaine. Plus d’un million de véhicules fonctionnant au GPL/c étaient en circulation fin 2023. Cette conversion permet une économie annuelle de plus d’un million de tonnes d’essence. De nouveaux projets visent à développer davantage les transports à faible empreinte carbone dans les grandes agglomérations.
Des bénéfices économiques au-delà de l’environnement
La transition énergétique en Algérie dépasse le simple cadre environnemental. Elle représente une véritable opportunité économique pour le pays. Le projet de 2 000 MW porté par Sonelgaz illustre ce potentiel. À lui seul, il devrait créer 10 000 emplois directs. À l’échelle du secteur entier, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui pourraient voir le jour d’ici 2030. Dans cette démarche, l’expertise du PNUD en matière de financement international constitue un atout majeur. Plusieurs bailleurs de fonds ont déjà manifesté leur intérêt pour des projets communs.
Dans ce contexte, la rencontre entre Yassaâ et Van Rijn a permis d’évaluer les progrès déjà accomplis. Les deux parties ont également discuté de nouvelles pistes de collaboration. L’extension de leur coopération à la gestion durable des ressources naturelles figure parmi les possibilités évoquées. Cette ouverture compléterait utilement les projets énergétiques en cours.
À moyen terme, cette transition pourrait également améliorer la balance commerciale du pays, en réduisant progressivement la consommation interne d’hydrocarbures au profit de l’exportation.