Le Conseil des ministres a approuvé, dimanche, l’intégration de 82 410 enseignants contractuels dans les différents cycles d’enseignement, selon un communiqué officiel. Une décision attendue, mais qui laisse de nombreuses interrogations en suspens, notamment quant au sort des enseignants qui ne seront pas touchés par cette opération.
Selon des sources syndicales contactées par Maghreb Émergent, le secteur de l’éducation compte plus de 100 000 enseignants contractuels. Ainsi, la décision du gouvernement ne couvrirait qu’environ 85 % de cette catégorie. Si certaines sources du secteur de l’éducation assurent que tous les enseignants contractuels seront concernés, des syndicats expriment des doutes, rappelant que des cas d’exclusion ont été observés lors des précédentes vagues d’intégration.
En effet, en 2022, 62 000 enseignants contractuels avaient déjà été intégrés, portant le total à plus de 144 000 en trois ans. Pourtant, le déficit en personnel pédagogique reste significatif, estimé à 20 000 enseignants, selon les mêmes sources syndicales.
Des syndicats dénoncent également des irrégularités dans les opérations d’intégration précédentes. Selon eux, certains enseignants contractuels exercent depuis 19 ans sans avoir été régularisés, ce qui signifie qu’ils n’ont été concernés ni par l’intégration de 2022 ni par les initiatives antérieures. Si l’introduction de la numérisation dans la nouvelle opération pourrait limiter ces dérives, les syndicats restent prudents et craignent que des anomalies persistent.
Depuis plusieurs mois, le secteur de l’éducation est marqué par des mouvements de grève. Les syndicats dénoncent la précarité des conditions de travail et réclament la révision du statut particulier des enseignants ainsi que du régime indemnitaire. L’intégration des enseignants contractuels figurait parmi leurs principales revendications.