L’Algérie occupe la 111e place mondiale dans le classement 2025 des écosystèmes d’entrepreneuriat numérique publié par The Vienna Institute for Global Studies (VIGS). Un positionnement en retrait qui tranche avec les annonces répétées du gouvernement en faveur de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la créativité.
Basé sur plus de 50 indicateurs et couvrant 170 pays, le « Digital Entrepreneurship Ecosystem Index » évalue la solidité des environnements numériques à partir de données comparant 2017 à 2022. Malgré les réformes affichées et les discours volontaristes, l’Algérie reste loin des standards internationaux et même régionaux.
Avec cette 111e place, l’Algérie ferme le Top 10 africain, derrière l’Afrique du Sud, Maurice, le Maroc, la Tunisie ou encore l’Égypte. Elle se situe également derrière des économies de taille plus modeste comme le Cap-Vert, le Botswana ou le Kenya. Ce classement met en évidence un décalage persistant entre les ambitions politiques affichées et les résultats mesurables sur le terrain.
Les indicateurs retenus sont pourtant directement liés aux priorités mises en avant par les autorités : qualité de la réglementation dans les TIC, compétences numériques, accès au capital-risque, nombre de start-up, incubateurs, applications développées localement ou encore protection de la propriété intellectuelle. Sur ces volets clés, l’écosystème algérien peine encore à produire des performances compétitives.
À l’échelle africaine, la position de l’Algérie reste relative et peu révélatrice. Être classée 10e en Afrique ne constitue pas un indicateur de réussite en soi, dans la mesure où le continent demeure globalement en retard dans le numérique. Le score moyen de l’Afrique subsaharienne reste faible, malgré une progression relative notable entre 2017 et 2022. Autrement dit, le classement continental masque partiellement les faiblesses structurelles.
À l’échelle mondiale, le contraste est encore plus marqué. Les États-Unis dominent largement le classement, suivis de pays européens et asiatiques ayant massivement investi dans l’innovation, les infrastructures numériques et l’environnement réglementaire. Dans ce contexte, la 111e place de l’Algérie souligne un retard accumulé qui ne peut être comblé par des annonces seules.
Le classement VIGS rappelle ainsi une réalité difficile à contourner : sans réformes profondes, stables et mesurables, l’encouragement de l’entrepreneuriat numérique reste largement déclaratif. Les résultats actuels montrent que l’Algérie est encore loin de transformer ses ambitions en performances concrètes.





