En juin 2025, la production gazière de l’Algérie a progressé de 5 % pour atteindre 8,20 milliards de m³. Cette hausse contraste avec un recul des exportations, marqué par la baisse du GNL, tandis que les flux par gazoduc ont continué d’augmenter vers l’Europe.
La production de gaz naturel de l’Algérie a atteint 8,20 milliards de m³ en juin 2025, contre 7,81 milliards un an plus tôt, soit une hausse annuelle de 5 %, selon l’Energy Research Unit. Comparé à mai 2025, le volume progresse également de 340 millions de m³, confirmant une reprise après le ralentissement du mois précédent. Depuis le début de l’année, le secteur affiche une certaine résilience : en janvier, la production avait culminé à 9,75 milliards de m³, son plus haut niveau depuis mars 2023.
Cette performance reflète les efforts de développement engagés dans l’amont gazier, avec de nouvelles zones d’exploration mises à disposition et une modernisation progressive des infrastructures. Elle s’explique aussi par une gestion plus régulière des gisements matures, capables de soutenir des volumes supérieurs à 8 milliards de m³ par mois depuis le début de l’année.
La demande intérieure constitue toutefois une contrainte constante. En juin, la consommation domestique est restée stable à 1,6 milliard de m³, un niveau identique à celui de mai. Le gaz assure près de 99 % de la production électrique nationale, ce qui absorbe une part importante des volumes produits et limite le potentiel d’exportation, même en période de hausse de la production.
Exportations en repli, pipelines en progression
Les exportations de gaz ont reculé en juin, totalisant 3,95 milliards de m³ contre 4,18 milliards un an plus tôt et 4,06 milliards en mai. Cette baisse annuelle de 230 millions de m³ s’explique essentiellement par le recul du GNL. Les expéditions par gazoduc, en revanche, se sont élevées à 2,94 milliards de m³, un volume supérieur à celui de l’année précédente et au mois précédent, confirmant le rôle des liaisons Medgaz et TransMed comme axe central des livraisons algériennes vers l’Europe méridionale. À l’inverse, le GNL a enregistré une nette diminution : 0,807 million de tonnes exportées en juin, contre plus d’un million en juin 2024. Sur la période janvier–juillet 2025, les exportations de GNL atteignent 5,6 millions de tonnes, en retrait par rapport aux 6,95 millions sur la même période de 2024.
Ce contraste révèle les choix stratégiques de Sonatrach. Les gazoducs garantissent des débouchés stables vers une Europe demandeuse, quand le GNL subit de plein fouet les pannes récurrentes d’Arzew et la guerre des prix menée par les Américains et les Qataris.
Sonatrach mise sur plusieurs chantiers pour redresser la barre. Le groupe prévoit de rénover ses installations, réduire le gaspillage par torchage et ouvrir de nouveaux gisements. Des capacités de stockage supplémentaires doivent aussi renforcer la souplesse du système face aux fluctuations de demande.
Ainsi, les chiffres de juin traduisent moins une fragilité structurelle qu’un ajustement conjoncturel. L’Algérie continue de produire à un niveau élevé, tout en arbitrant entre la satisfaction de sa demande domestique et la préservation de ses engagements extérieurs. La progression des flux par gazoduc, en particulier, confirme la continuité de son rôle auprès des marchés européens, même si le GNL demeure un segment à renforcer pour diversifier davantage ses débouchés.