La Fédération nationale des travailleurs du transport ferroviaire traverse une période de turbulence sans précédent. À quelques jours d’une grève nationale illimitée annoncée pour le dimanche 7 juillet 2025, son secrétaire général, Lounis Saïdi, a été placé en détention provisoire, d’après nos informations, conduisant de facto à l’annulation de ce mouvement de protestation.
Dans un communiqué officiel daté du 25 juin 2025, Lounis Saïdi avait informé le ministre des Transports de l’intention de la Fédération d’entrer en grève à partir du 7 juillet. Ce mouvement devait dénoncer de nombreuses « infractions » relevées dans le secteur ferroviaire : non-respect de la Constitution (articles 69 et 70), violation des lois encadrant le droit syndical, et fermeture du dialogue avec les partenaires sociaux. Le document évoquait également des actes d’ingérence administrative, des représailles à l’encontre des représentants des travailleurs, ainsi que des pratiques discriminatoires dans le traitement des compétences et les recrutements.
La Fédération critiquait en outre la gestion chaotique des primes de départ à la retraite, ainsi que la privation des droits sociaux des travailleurs, notamment en ce qui concerne l’accès aux colonies de vacances estivales. Tout en appelant à la négociation, Saïdi avait menacé de faire appel au président de la République en cas de persistance du blocage.
Mais l’arrestation de ce dernier a radicalement changé la donne.
Le 6 juillet 2025, le bureau fédéral, réuni en urgence sous la présidence du nouveau secrétaire général, Djebrani Mohamed, a publié un deuxième communiqué déclarant l’annulation pure et simple de la grève. Le texte précise que la décision initiale du 25 juin était « nulle et illégale », en ce qu’elle ne respectait pas les articles 51 et 52 de la loi 90/02 du 23 juin 1990, régissant les conflits collectifs de travail et l’exercice du droit syndical.
Le nouveau bureau syndical a précisé que cette décision avait été prise « en l’absence des conditions légales et procédurales requises, ce qui la rend juridiquement sans effet ».
Enfin, la Fédération a appelé les travailleurs à la responsabilité, à respecter les lois en vigueur et à œuvrer pour la stabilité du secteur. Le nouveau secrétaire général a insisté sur un retour au dialogue, tout en réaffirmant l’attachement du syndicat au cadre légal et à la défense des droits des travailleurs.