Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a évalué mardi soir la dette intérieure globale à 18 000 milliards de dinars.
Il répondait aux députés de la première chambre parlementaire, qui ont estimé, selon lui, le déficit budgétaire à 9 000 milliards de dinars, alors qu’il n’est en réalité que de 5 000 milliards de dinars. « Comment financer ce déficit ? Dans tous les pays du monde, le déficit est financé par la dette », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que, en sa qualité de ministre des Finances, il affirme que le volume de l’activité économique ainsi que les recettes de l’État lui permettent de s’endetter.
Structure de la dette publique
Abdelkrim Bouzred a détaillé la composition de la dette publique, qui s’élève à un montant global de 18 000 milliards de dinars : « 8 000 milliards de dinars représentent la dette conventionnelle, 6 000 milliards de dinars correspondent à des prêts accordés aux entreprises publiques pour financement d’investissements, et 3 000 milliards de dinars correspondent à l’achat des dettes publiques par le Trésor auprès des banques ». Parmi les projets d’investissement financés par cette dette, il a cité notamment des projets dans les secteurs de l’électricité et du dessalement des eaux de mer.
Le niveau d’endettement autorisé par la loi antérieure était fixé à 10% des recettes annuelles de l’État. Ce plafond a été relevé à 20% dans la nouvelle proposition, car, selon le ministre, cette nouvelle limite est plus conforme à la réalité économique du pays.
Régularisation fiscale volontaire : une mesure différente de celle de 2016
Parmi les mesures recommandées pour assurer le financement du budget 2026, le ministre a évoqué un taux de régularisation fiscale volontaire fixé à 10% du montant déclaré par les commerçants ou entrepreneurs en situation irrégulière. Selon lui, cette mesure diffère de celle appliquée en 2016, qui, d’après ses explications, « n’a pas incité commerçants et investisseurs, car elle consistait en un dépôt d’argent dans les banques », ce qui n’a rien à voir avec un impôt.
Concernant l’amendement introduit dans la loi monétaire et bancaire, le ministre des Finances a précisé qu’il s’agit d’une pratique courante à l’échelle internationale. Cet amendement vise à unifier les recettes de l’État, en ne distinguant plus entre recettes pétrolières et recettes ordinaires. Sur l’augmentation de la capacité d’emprunt de la Banque d’Algérie auprès du Trésor public, portée de 10% à 20%, le ministre a ironisé en disant : « nous ne sommes pas plus royalistes que le roi », citant plusieurs exemples de pourcentages appliqués dans différents pays.
Le délai actuel de 240 jours pour le remboursement a été prolongé à une année renouvelable, le ministre Bouzred estimant que le délai antérieur de 8 mois était peu réaliste dans la pratique.
Subventions ciblées : inapplicable dans les conditions actuelles
S’agissant des subventions ciblées, le ministre des Finances s’est félicité que la commission chargée de définir les catégories de bénéficiaires et de non-bénéficiaires ne soit pas encore installée, car, a-t-il déclaré, « nous savons tous que les apparences sont trompeuses ». Pour lui, l’intégration dans ce système passe d’abord par la finalisation de la numérisation de l’administration, d’où les pressions exercées sur les différents services administratifs pour avancer et conclure ce processus.
À cette occasion, le ministre a également annoncé que l’administration des domaines de l’État détient désormais une base de données exhaustive sur l’ensemble des biens des citoyens et des institutions, dans le cadre de la coopération avec les services de sécurité et autres entités autorisées à accéder à ces informations. De plus, il a indiqué que les citoyens pourront accéder à certains documents par voie numérique dès l’année prochaine.
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