Le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu, prend ses fonctions ce matin, dans un contexte de mobilisation de grande ampleur, en réponse à l’appel à la grève générale « bloquons tout », prévue pour ce mercredi 10 septembre.
Bruno Retailleau (ministre de l’Intérieur du gouvernement sortant) a annoncé 200 arrestations depuis les premières heures de la journée, réparties dans différentes villes et régions françaises.
Troubles dans plusieurs villes françaises
Environ 132 personnes ont été interpellées rien qu’à Paris. En parallèle, de nombreuses villes françaises sont touchées par des perturbations dans des secteurs vitaux comme les transports et l’éducation, selon les médias français.
Même le syndicat des agriculteurs a annoncé sa participation au mouvement en bloquant plusieurs espaces commerciaux à Albi, Haute-Vienne et Chambéry…
L’aéroport de Strasbourg a enregistré l’annulation de trois vols dès le matin. La circulation sur l’autoroute de Rennes a été paralysée avec l’incendie d’un bus. Par ailleurs, des grèves ont été signalées dans quatre lycées.
Le ministre de l’Intérieur a indiqué le déploiement de 80 000 policiers et gendarmes pour faire face à cette nouvelle mobilisation contre la politique d’Emmanuel Macron.
En réponse à l’appel du 10 septembre, Emmanuel Macron a nommé hier Sébastien Lecornu Premier ministre, quelques heures seulement après la chute du gouvernement de François Bayrou, lequel a échoué à obtenir un vote de confiance des députés.
Un Premier ministre pour franchir le mur de la contestation
Sébastien Lecornu est chargé de mener les consultations nécessaires en vue de constituer un nouveau gouvernement, qui disposerait d’une représentation plus large au Parlement, dans un contexte où le mouvement macroniste a perdu sa majorité à la suite des élections législatives anticipées convoquées par le président français l’été dernier.
Le président Macron mise sur l’adhésion du Parti socialiste au gouvernement et sur l’isolement de La France Insoumise (LFI) et de son leader Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier, accusé par le ministre de l’Intérieur d’être l’instigateur du mouvement du 10 octobre pour « plonger la France dans le chaos », a répondu ce matin : « Retailleau, déchu par l’Assemblée nationale et admirateur de la monarchie ancienne, insulte les Insoumis et mobilise 80 000 policiers pour protéger Macron et sa violence sociale. Qu’il s’en aille. ».