Sous la pression de la colère grandissante de ses clients, SODIFAM, représentant de Geely en Algérie, est sortie ce mercredi de son silence dans un communiqué qui peine pourtant à convaincre. L’entreprise affirme “confirmer son engagement total envers les lois et procédures réglementaires en vigueur”, tout en tentant de justifier des retards qui s’éternisent depuis plus d’un an.
Confrontée à une crise sans précédent, SODIFAM évoque des “procédures administratives nécessaires pour finaliser le processus d’importation” qu’elle dit être “totalement hors de « notre » contrôle”. L’entreprise assure “travailler en coordination avec les autorités compétentes” pour résoudre la situation “dans les plus brefs délais”, une promesse qui sonne creux pour les clients qui attendent depuis plus de 16 mois.
Face aux demandes croissantes de remboursement, la société se retranche derrière le décret exécutif n°22-383 du 17 novembre 2022, proposant une compensation de 10% jugée dérisoire par les clients. Plus troublant encore, SODIFAM tente de discréditer la grogne montante en mettant en garde contre “certaines informations erronées circulant ces dernières heures” qui pourraient selon elle “causer une confusion injustifiée”.
Une plainte auprès du ministre de l’Industrie
C’est dans ce climat de tension que le député Moussa Kherfi est monté au créneau en déposant hier une plainte officielle auprès du ministre de l’Industrie. Si cette action ne concerne que 54 signataires, elle révèle l’ampleur d’un scandale qui touche en réalité 28 000 clients toujours privés de leurs véhicules. En effet, sur 39 000 commandes enregistrées, seuls 11 000 véhicules ont été livrés à ce jour, comme l’a reconnu le directeur de SODIFAM lui-même lors d’une réunion le 10 février dernier.
“Il s’agit d’un retard injustifié dans la réception des véhicules”, dénonce le texte de la plainte, pointant une “violation flagrante des termes du contrat”. Les contrats d’achat stipulaient pourtant clairement une livraison sous 4 à 6 mois.
Dans son entretien avec un média arabophone, le député Kherfi a souligné agir “dans le cadre de sa mission parlementaire”. Il exige du ministre de l’Industrie une intervention urgente pour contraindre SODIFAM à “établir un calendrier” précis de livraison des véhicules aux clients.