Les exportations algériennes de gaz naturel liquéfié ont repris des couleurs en mai 2025, affichant une progression de près de 23% par rapport au mois précédent. Avec 0,962 million de tonnes expédiées vers six destinations, l’Algérie consolide sa huitième position mondiale, selon les données de l’Energy Research Unit basée à Washington.
Cette reprise intervient après une période difficile marquée par des opérations de maintenance dans les complexes d’Arzew et de Skikda. Le rebond de mai permet à l’Algérie de diversifier à nouveau ses débouchés, notamment avec le retour du Royaume-Uni qui n’avait reçu aucune cargaison en avril.
La géographie des exportations algériennes confirme la prédominance européenne, avec cinq pays du continent qui absorbent 93% de la production. Cette dépendance mutuelle entre l’Algérie et l’Europe se vérifie mois après mois, traduisant une relation énergétique structurelle.
La France reprend la tête devant l’Italie
Le classement de mai redistribue les cartes par rapport aux mois précédents. La France s’impose comme premier importateur avec 0,258 million de tonnes, soit 26,8% du total algérien. Cette performance représente une hausse de 12,7% par rapport à avril, même si elle reste inférieure de 15% aux volumes de mai 2024.
L’Italie occupe la deuxième marche du podium avec 0,219 million de tonnes, soit 22,8% des exportations algériennes. Les chiffres italiens impressionnent : +45% par rapport à avril 2025 et une progression annuelle de plus de 82%. Cette dynamique positionne l’Italie comme un partenaire de plus en plus stratégique pour Sonatrach.
La Turquie complète le trio de tête avec 0,215 million de tonnes (22,4% du total). Ankara maintient sa demande avec une progression de 7,4% par rapport à avril, bien que ses importations accusent un recul de 23% sur un an.
Le Royaume-Uni de retour, l’Espagne en retrait
Le retour du Royaume-Uni constitue l’événement notable de mai. Absent du paysage en avril, Londres a importé 0,137 million de tonnes, se hissant à la quatrième place. Sur un an, les importations britanniques explosent avec une hausse de 124% par rapport à mai 2024, signe d’une demande britannique renouvelée pour le GNL algérien.
À l’inverse, l’Espagne recule nettement avec seulement 0,068 million de tonnes importées, soit 7,1% du total. Madrid enregistre une chute spectaculaire par rapport aux 0,139 million de tonnes d’avril et aux 0,158 million de mai 2024.
Les données révèlent également qu’environ 0,065 million de tonnes n’avaient pas de destination précisée en mai, suggérant soit des ventes sur le marché spot, soit des livraisons vers de nouveaux clients.

Un premier trimestre encore fragile malgré les signes de reprise
Si mai affiche des signaux encourageants, l’année 2025 reste marquée par les difficultés du premier trimestre. Les exportations algériennes ont reculé de 25 % par rapport à la même période de 2024, atteignant 2,24 millions de tonnes. Ce niveau constitue le plus bas depuis le troisième trimestre 2018 avec 1,98 million de tonnes.
« Cette baisse s’explique par des opérations de maintenance programmées dans les complexes d’Arzew et de Skikda », précise le rapport de l’Energy Research Unit. Durant cette période difficile, la Turquie s’était imposée comme principal importateur avec 1,03 million de tonnes, devant la France et l’Espagne.
Malgré ces turbulences, l’Algérie conserve son rang de deuxième exportateur africain de GNL derrière le Nigeria. La reprise de mai suggère que les capacités algériennes retrouvent progressivement leur rythme de croisière, même si les volumes restent inférieurs de 16% à ceux de mai 2024.
La diversification géographique des exportations, illustrée par le retour britannique et la montée en puissance italienne, offre des perspectives intéressantes pour Sonatrach dans un marché européen en pleine recomposition énergétique.