L’euro s’envole en Algérie, atteignant de nouveaux sommets sur le marché noir. La monnaie européenne témoigne d’une demande explosive. Ce jeudi 18 septembre 2025, les taux de change atteignent des niveaux records sur le marché parallèle. Le dynamisme du marché noir algérien se confirme ainsi.
Sur la célèbre place Port-Saïd, un billet de 100 euros s’échangeait contre 26 550 DA à l’achat, et même 26 600 DA à la vente. En 24 heures seulement, le taux a grimpé de 100 dinars.
Pourquoi la demande en euro explose ?
Cette hausse fulgurante ne surprend pas les cambistes locaux. Ils expliquent ce phénomène par une convergence de plusieurs facteurs, poussant la demande à son paroxysme :
- L’importation de véhicules : La levée de l’interdiction d’importation de voitures via les ports d’Alger et d’Oran, en vigueur depuis le 15 septembre, a créé un afflux massif de nouveaux acheteurs. Après des mois de blocage, ces milliers de particuliers, impatients d’acquérir des véhicules neufs ou d’occasion, se sont précipités sur le marché parallèle. Leur besoin en euros est immédiat et massif, et ils sont prêts à payer le prix fort.
- La reprise des Omra : Avec la fin de l’été, la saison des pèlerinages vers l’Arabie Saoudite reprend. Les futurs pèlerins se procurent en urgence les devises nécessaires pour leurs frais de voyage et de séjour. Cette demande saisonnière, cumulée aux autres facteurs, accentue la tension sur les cours.
- Les départs des étudiants : Entre la mi-août et la mi-octobre, des milliers d’étudiants algériens partent pour leurs études à l’étranger. Ils ont besoin de devises pour couvrir leurs frais de scolarité et leurs premières dépenses. Leur demande, bien qu’individuelle, représente un volume total considérable qui pèse sur le marché noir.
Conséquences et perspectives
L’escalade du taux de change a des répercussions directes sur l’économie algérienne. Premièrement, elle rend l’importation de tout produit par les particuliers plus chère. Les prix des denrées alimentaires importées, des médicaments ou des pièces de rechange importés par les particuliers et les autos-importateurs sont directement impactés. De ce fait, le pouvoir d’achat des Algériens se dégrade. De plus, cela creuse l’écart avec le taux de change officiel, le rendant encore plus déconnecté de la réalité économique du pays.
En conclusion, la flambée de l’euro est le reflet de plusieurs réalités. Elle montre la forte dépendance du pays aux importations et la méfiance envers la monnaie locale. Pour l’instant, le marché noir reste la seule réponse à la soif de devises. La situation pourrait durer tant que le système financier officiel ne trouvera pas de solution.