L’unité Geocycle de l’usine Holcim d’Oggaz et le groupe agro‑industriel Berrahal ont officialisé la signature d’une convention de partenariat présentée comme une avancée concrète vers l’économie circulaire en Algérie. L’accord a été signé hier à Mascara, par Azzouz Abdelhamid, directeur général du groupe Berrahal, et Mohamed Benarmas, directeur de l’unité Holcim, en présence de cadres des deux entreprises.
Au‑delà de l’annonce, cette convention s’inscrit dans un contexte où la gestion des déchets industriels demeure l’un des angles morts du développement économique national. L’objectif affiché est clair : intégrer certains résidus issus de la raffinerie de sucre Berrahal dans le processus industriel de Holcim, via la filiale Geocycle, spécialisée dans la valorisation des déchets.
Des déchets industriels transformés en ressource
Pour le groupe Berrahal, confronté à la gestion de volumes importants de résidus de production, l’accord représente une solution à la fois logistique et environnementale. Pour Holcim, il s’agit d’élargir ses sources de matières alternatives.
Karima Fareha, directrice de l’activité industrielle Geocycle, a souligné la notion de responsabilité partagée entre les deux partenaires. Selon elle, cette coopération repose sur « une exigence commune de respect de l’environnement », en précisant que des essais préalables ont déjà été menés avec succès. La phase initiale prévoit l’intégration d’environ 60 tonnes de résidus par mois, un volume appelé à évoluer selon les résultats opérationnels.
Cette approche s’inscrit dans un modèle déjà éprouvé par Geocycle à l’international, mais encore peu développé en Algérie, où une grande partie des déchets industriels termine à ciel ouvert ou dans des circuits informels.
Une vitrine industrielle aux standards internationaux
L’excellence opérationnelle de Holcim Mascara est d’ailleurs mise en avant comme gage de la qualité de cette initiative. Le responsable de la communication, M. Aouchiche, a précisé que l’usine « fait partie des meilleures du groupe, et si aujourd’hui nous exportons vers des pays européens, c’est une preuve du respect des critères de la norme ISO 14001. C’est la première en Algérie pour un produit avec le moins de carbone possible et sans polluer la nature. Nous avons lancé un produit qui émet moins de 40% de CO₂ par rapport au ciment gris actuellement sur le marché ».
L’usine d’Oggaz démontre ainsi sa capacité non seulement à répondre aux critères environnementaux internationaux (ISO 14001), mais aussi à innover avec des produits bas‑carbone. L’intégration des résidus de Berrahal s’inscrit dans cette démarche globale de réduction de l’empreinte carbone.
L’ambition de Geocycle est claire : « J’espère que nous serons ensemble un exemple pour les autres raffineries de notre pays et que nous pourrons mettre fin à cette pollution. »
Ce partenariat, pionnier dans l’intégration des déchets industriels en circuit fermé, positionne les deux entités comme des acteurs clés de la transition vers une économie plus durable et plus responsable en Algérie.